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Les enjeux genres dans le commerce transfrontalier

Le diagnostic réalisé au cours de l’étude sur la situation des femmes impliquées dans cette activité a révélé que les hommes y participent moins que les femmes.

D’après le ministère de la Promotion de la Femme et de la famille (Minproff), plus de 60% des commerçants et des membres des associations commerciales sont des femmes. Cependant, qu’est ce qui justifie le fait qu’elle soit en situation défavorable par rapport aux hommes dans le Commerce transfrontalier ? A cette question, Paul Bernard Ndjock, formateur et cadre du Minproff en s’appuyant sur les enquêtes sur l’Emploi et le Secteur informel (EESI, 2010 et 2012), relève qu’« on observe ainsi 10 points entre le taux d’activité des hommes (74,1%) et celui des femmes (64,2%). Suivant le type d’emploi, un homme qui travaille, quatre fois plus de chances d’être patron dans le secteur formel qu’une femme travaillant dans le même secteur. En matière d’entreprenariat, 37,5% des promoteurs d’entreprises sont des femmes contre 62,5 d’hommes. 42, 7% de femmes sont dirigeantes d’entreprises contre 57% d’hommes ».

Toutefois, Paul Bernard Ndjock explique que les activités relatives au Commerce informel transfrontalier (CIT) sont marquées par de nombreuses difficultés. « Malgré son caractère informel, les femmes impliquées dans ce commerce font face à une multitude d’intervenants tout au long de leur trajectoire », indique-t-il avant de citer les agents des services administratifs (douane, commerce, transport), les agents communaux des villes frontalières, les forces de maintien de l’ordre (police ; gendarmerie), les gardes forestiers, et les gardes côtiers.

« L’autre difficulté qui est le résultat des précédentes est relative aux tracasseries douanières et policières, les fermetures intempestives des frontières selon les humeurs des hommes politiques. Les conséquences immédiates sont entre autres la perte des marchandises notamment des produits de crue/frais, le renchérissement des charges, et même des risques de VBG, etc. », ajoute l’expert.

A l’en croire, dans un contexte de féminisation de la pauvreté, le CIT est souvent considéré comme une activité conférant d’importantes opportunités aux femmes. Parmi les stratégies adoptées par le gouvernement pour réduire la pauvreté en général et la pauvreté des femmes en particulier, on peut citer l’accélération de la croissance économique à travers le processus d’intégration régionale qui est aujourd’hui une priorité tant au Cameroun que dans la sous-région Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

En même temps, « le gouvernement du Cameroun fait des femmes un groupe cible prioritaire de son programme national de réduction de la pauvreté. Cette volonté se manifeste à travers la création d’un ministère essentiellement en charge de la femme. Par ailleurs, le Cameroun a adopté plusieurs textes et ratifié les conventions internationales pour les droits des femmes », explique-t-il aux femmes présentes lors du séminaire hybride organisé par le Cncc la semaine dernière à Douala. « Du fait que ce secteur interpelle plusieurs instituions, il sera également question pour le Minproff de développer une stratégie multi acteurs spécifique dans ce domaine afin de faire des femmes dans ce secteur, des moteurs de l’économie nationale et sous-régionale », conclut Paul Bernard Ndjock.

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