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Transfert de technologie et développement en Afrique

Au cours du 4ème Forum africain sur la Science, la technologie et l’innovation (STI) qui s’est tenu à Kigali, au Rwanda du 1er au 2 mars 2022, la question liée au transfert de technologie, processus par lequel une technique, une connaissance ou un savoir-faire (matériel, logiciel, organisationnel, infrastructurel…) mis au point par l’une des parties prenantes à un projet ou à un accord parvient à l’autre, a fait l’objet de vives préoccupations.

Prenant la parole à l’ouverture des travaux en sa qualité de Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unis pour l’Afrique (CEA), la Camerounaise Vera Songwe, a de ce fait appelé à la création d’un réseau africain de développement et de transfert de technologies pour stimuler l’innovation et accélérer le développement sur le continent. Placée au coeur de la diffusion des technologies auprès des Petites et moyennes entreprises (PME) du continent, cette innovation permettrait selon l’économiste, « d’identifier les technologies émergentes, anticiper les besoins et encourager le partage des connaissances à travers le continent. »

Il faut en effet dire que dans le contexte économique actuel, le transfert de technologie ne saurait être dissocié au développement de l’Afrique où il joue d’ailleurs un rôle non négligeable. Surtout que face au sérieux retard que le continent accuse sur le plan technologique et sa faible capacité de mobilisation des fonds, il n’a pas d’autre choix que recourir en grande partie à l’expertise étrangère. Ceci est notamment valable pour la réalisation de divers projets infrastructurels dans les domaines de l’énergie (barrages hydroélectriques, centrales photovoltaïques et éoliennes…), des transports (route, ponts, ports, chemins de fer, aéroports…), du sport (stades de football, palais de sports, gymnases…), de l’éducation (écoles, universités), de la santé (hôpitaux).

En plus de solliciter la main d’oeuvre étrangère pour la réalisation de ces divers projets, les Etats africains sont contraints d’acheter et d’importer divers biens (automobiles, (appareils électroniques et électroménagers, des médicaments…) qu’ils peuvent pourtant eux-mêmes fabriquer localement, puisque la matière est disponible sur place. En plus des grosses sommes dépensées chaque année pour l’acquisition de ces biens, contribuant ainsi à enrichir davantage les pays producteur, cet état de choses participe à maintenir l’Afrique dans une grande dépendance vis-à-vis de l’étranger. « Comme nous l’avons vu récemment, plusieurs de nos pays avaient besoin d’aide pour renforcer leurs capacités de dépistage de la Covid-19. Alors que les chaînes d’approvisionnement mondiales s’effondraient, la dépendance excessive de l’Afrique à l’égard des fournitures médicales importées a rendu le continent vulnérable à bien des égards, et l’Afrique a été forcée d’innover », a déclaré à titre d’exemple le Secrétaire exécutive de la CEA.

Mais il faut reconnaitre que les choses ne sont pas toujours évidentes en matière de transfert de technologie. Si d’un côté l’on peut questionner la volonté de l’Occident de diffuser effectivement son savoir-faire malgré l’impératif de solidarité internationale qui impose en effet aux pays développés d’aider ceux en développement à acquérir des technologies, il faut voir si de l’autre côté, l’Afrique réunie toutes les conditions nécessaires pour acquérir et appliquer ces connaissances. En effet, le manque d’infrastructures, la faiblesse de l’industrie, le nombre insuffisant des personnes qualifiées sont entre obstacles au transfert de technologie en Afrique.

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