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44 milliards de Fcfa de pertes enregistrées

Elles résultent du non-ajustement des prix et des conséquences globales selon les acteurs.

La dégradation de la marge brute de presque -3.000 Fcfa par hectolitre (-10%); le coût de production de la bière entre 2022 et 2020 de +20%, et les 7,5 milliards de Fcfa de la consommation du fuel sont autant de facteurs qui plombent les industries brassicoles entre 2020 et 2022 selon la Cameroon alcohol producers association (Capa). De l’estimation des surcoûts d’importation subis par une entreprise donnée, il ressort l’impact moyen de 35 milliards Fcfa issus des surcoûts d’importation entre 2022 et 2020 (+27%). A cela s’ajoutent les pertes induites du fait du non-ajustement des prix et les conséquences globales. Plus de 44 milliards de Fcfa de pertes ont été enregistrées pour l’industrie brassicole, apprend-on.

L’incapacité à payer les fournisseurs étrangers à temps en raison des lourdeurs liées à la réglementation de change, la pénurie ou la carence de certaines matières premières, ainsi que l’arrêt de production et les difficultés à reconstituer les stocks et à les optimiser, sans oublier le rallongement des délais des importations suite à l’extension du Pecae à toutes les marchandises, pièces de rechange et équipements occasionnant des interruptions de production, ont pour effet, la dégradation de la marge bénéficiaire, ainsi que la suspension des investissements industriels et logistiques d’environ 70 à 100 milliards de Fcfa prévus en 2022. La présente situation ne permettra pas le maintien du business model actuel, la production optimale, la distribution, les emplois, l’appui aux PME locales, l’économie circulaire et la politique RSE selon le groupe Sabc.

Etant donné que l’industrie brassicole utilise massivement des matières premières, des emballages, des équipements et des pièces de rechange majoritairement importés, l’offre locale est jugée par les acteurs comme étant soit insuffisante, soit inexistante. « Pour produire la bière, elle dépend du malt, du sucre, du houblon, du maïs, du sorgho. Pour les boissons gazeuses et les eaux minérales, du sucre et des extraits naturels. Elle dépend également des emballages : les étiquettes, les capsules, la résine, etc. Sa dépendance aux importations pour environ 50% de son coût de production fait qu’elle est exposée aux facteurs exogènes suivants : La variation du prix des matières premières et des consommables, la variation du fret maritime, les contraintes liées à la réglementation de change de la Beac, du Pecae qui a un impact négatif sur les relations avec les fournisseurs et des retards importants dans ses approvisionnements. A cela s’ajoute une double taxations sur les matières premières (accises sur accises) », expliquent les acteurs brassicoles.

Entretemps, l’inflation constatée sur le marché mondial des matières premières, du fret et la rupture des chaînes d’approvisionnement suite à la crise sanitaire et le surcoût de l’énergie, ont les conséquences suivantes sur ces industries. A titre d’illustration, les cours des principales matières premières (malt, sucre, gritz, préforme, mono propylène, capsules vis, etc) connaissent des hausses allant de + 300% notamment en Asie et +200% en Europe. Environ 35 milliards de Fcfa pour le fret maritime, et les surcoûts d’importations sur les principales matières premières de + 20%. La conséquence étant la hausse du coût de production. « Face à ce constat, il faut préciser que notre industrie ne bénéficie d’aucune disposition favorable particulière. Elle n’a jamais augmenté ses prix depuis 10 ans en dehors des dispositions des lois de Finance. Elle est l’une des activités les plus fiscalisées au Cameroun, et l’une de premières contributrices aux recettes fiscales et aux emplois de ce pays », indique un responsable du groupe Sabc.

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