Papa Amadou Sarr a récemment payé au prix fort son soutien inconditionnel de la cause féminine. Rentré au gouvernement du Sénégal en 2017, le désormais ex ministre délégué à l’Entreprenariat rapide des femmes et des jeunes a en effet été limogé de son poste le 9 mars dernier par un décret présidentiel signé par Macky Sall. Ses malheurs viennent des propos tenus la veille, lors de la célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mars. « J’ai expérimenté qu’en donnant le même travail à certaines femmes qu’à un homme de même niveau, le travail est mieux fait. C’est du vécu », a-t-il déclaré. Celui qui a été entre 2016 et 2019 membre du conseil des gouverneurs à la Banque africaine de développement (BAD) et au Fonds monétaire international (FMI) va en effet ensuite qualifier « d’inepties » plusieurs interdits de la religion islamique concernant les femmes, comme le fait de ne pas serrer la main du sexe opposé, le fait que la femme doit rester derrière l’homme durant la prière, ou encore l’interdiction faite à la femme de se rendre à la mosquée durant ses menstrues. Suffisant pour susciter le tollé au sein d’une opinion publique sénégalaise majoritairement musulmane, qui va aussitôt réclamer sa tête. Malgré ses excuses publiques, Papa Amadou Sarr, 43 ans, a été écarté du gouvernement sans ménagement.