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Quatre priorités pour répondre à la crise des prix alimentaires

Selon la directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, il est impérieux de transformer le système alimentaire, soutenir les agriculteurs, être résilient et assurer une sécurité alimentaire.

«Notre capacité à gérer la volatilité des prix alimentaires et à surmonter cette nouvelle crise dépendra des politiques qui seront mises en oeuvre au niveau national et de la coopération mondiale », écrit Mari Elka Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, dans un billet publié sur le blog de l’institution de Bretton Woods, au mois de mars 2022.

D’après cette dernière, la guerre entre la Russie et l’Ukraine a entraîné une hausse significative des cours du blé, dont les deux pays assurent à eux seuls plus d’un quart des ventes annuelles dans le monde. Il en va de même pour d’autres produits de base agricoles qu’ils exportent (l’orge, le maïs, les huiles alimentaires…). Les prix alimentaires mondiaux et nationaux étaient déjà proches « de leurs niveaux records » avant même la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, « alors que ce conflit conduit également à une forte augmentation des prix des engrais, l’incertitude plane sur les prochaines récoltes ».

A son sens, il existe quatre axes d’action prioritaires pour les pays et la communauté internationale. Premièrement, maintenir les échanges de produits alimentaires. « Forts de leur expérience, les pays et les organisations internationales doivent à nouveau rester unis dans leur engagement à assurer la libre circulation des denrées alimentaires. Le G7 a appelé tous les pays à maintenir leurs marchés alimentaires et agricoles ouverts et à éviter toute restriction injustifiée de leurs exportations », propose-t-elle.

Deuxièmement, soutenir les consommateurs et les ménages vulnérables grâce à des filets sociaux. Les pays doivent impérativement maintenir ou étendre les programmes de protection sociale qui amortissent le choc de la crise pour les consommateurs. Troisièmement, soutenir les agriculteurs. « Bien que les stocks alimentaires mondiaux soient suffisants à l’heure actuelle, nous devons protéger les prochaines récoltes en aidant les agriculteurs à faire face à une envolée du prix des intrants, et notamment des engrais (a), ainsi qu’à une offre réduite », fait-elle savoir.

Et enfin, tout en répondant aux besoins immédiats, il faut selon Mari Elka Pangestu, nous efforcer de transformer les systèmes alimentaires afin qu’ils puissent devenir plus résilients et assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.

La Banque mondiale s’est mobilisée pour aider les pays à renforcer leur sécurité alimentaire : son aide dans ce domaine, principalement axée sur l’agriculture et les mesures de protection sociale, « a atteint environ 17 milliards de Dollars par an au cours des deux dernières années, contre une moyenne annuelle de 12 milliards au cours des trois années précédentes », apprend-on. Nous avons également aidé les pays à répondre plus rapidement aux premières manifestations des crises alimentaires, notamment en mobilisant le dispositif de financement précoce du mécanisme de réponse aux crises de l’IDA et en collaborant avec nos partenaires de l’aide humanitaire pour assurer le suivi de l’insécurité alimentaire. « S’ils réussissent leur transformation, les systèmes alimentaires peuvent devenir la pierre angulaire d’un développement vert, résilient et inclusif, tout en contribuant à la bonne santé des individus, des économies et de la planète », conclut-elle.

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