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Le démarquage des places boursières en Afrique anglophone

Le rôle des places financières africaines dans le financement de l’industrie pétrolière sur le continent. C’est la problématique posée par Loïc Makosso, un conseiller financier africain. Dans un pan de sa tribune récemment publiée dans le journal en ligne La Tribune Afrique, le fondateur et dirigeant de la société de conseil stratégique et financier Ariès Investissement basée à Brazzaville au Congo, revient sur la place que pourraient occuper les marchés financiers dans le cadre de la transition énergétique, notamment avec l’arrêt annoncé des financements des énergies fossiles par les pays développés.

Dans cette publication, l’auteur analyse de fond en comble le fonctionnement de diverses places boursières réparties à travers le continent. Il en ressort que les pays anglophones sont mieux lotis dans ce domaine, contrairement dans la zone francophone où « la culture boursière constitue encore un véritable challenge », indique encore Loïc Makosso qui révèle en outre que la mobilisation de l’épargne locale notamment en zone francophone reste conditionnée par plusieurs facteurs. « Les pays anglophones ont un écosystème beaucoup plus abouti qu’en zone francophone de manière générale (…) Les places boursières des pays anglophones sont beaucoup plus liquides et profondes. Résultat, elles attirent beaucoup plus d’entreprises », renseigne-t-il également.

En effet, c’est la Johannesburg Stock Exchange (JSE), plateforme boursière sudafricaine créée en 1887 et la Nigeria Stock Exchange (NSE) qui font figure de leader sur le continent africain. Cette dernière avec un peu plus de 328 entreprises cotées, pour une capitalisation de 74,33 milliards de dollars, a connu la meilleure performance des places boursières du monde en 2020. D’ailleurs, apprend-on, l’indice industriel de la plus grande place boursière d’Afrique de l’Ouest est devenu l’indice le plus performant du monde au cours de cette année, avec 47,3 % de taux de progression et sa capitalisation, une hausse de 62,4 %. Avec un total de 35 Bourses et environ 2 000 sociétés cotées pour une capitalisation boursière de 1 400 milliards de dollars, soit 60% du Produit intérieur brut (PIB) du continent, il est clair que le marché financier a un potentiel de développement extraordinaire en Afrique. « Ces indicateurs montrent bien que les places africaines peuvent beaucoup mieux faire en termes de financement des économies africaines », fait savoir l’expert financier.

Sauf qu’avant, il serait opportun d’avoir les places boursières suffisamment fortes sur l’ensemble du continent. Ainsi, dans son analyse, Loïc Makosso fait une focalisation sur la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), cette bourse commune des six Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui tarde encore à prendre un réel envol. Issue de l’unification en 2019 de la Douala Stock Exchange (Cameroun) et de la Bourse de valeurs mobilières d’Afrique Centrale, elle compte un capital de 12,44 millions de dollars, avec seulement quatre sociétés cotées et 11 sociétés de bourse. Une maigre pitance, comparée à la JSE ou la NSE. Pour dynamiser cette plateforme boursière basée Libreville au Gabon, l’expert financier rappelle que le cabinet Roland Berger avait dans le cadre d’un rapport publié en 2016, suggéré l’admission à la côte des principales entreprises publiques de la zone. Vivement que la situation s’améliore pour le bien-être de la communauté.

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