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Pour l’édification d’un marché financier viable en faveur du secteur privé

Le Cabinet Bridge Consulting a organisé la première édition des « Rendez-vous Droit et Finance » afin de permettre aux participants d’avoir une meilleure appropriation des enjeux, mécanismes et opportunités du marché financier.

Réunis à Douala du 6 au 9 avril 2022, les acteurs du marché financier étaient unanimes sur l’édification d’un marché financier viable en faveur du secteur privé. C’était au cours de la première édition des « Rendez-vous Droit et Finance » (Rdvdf) organisée par le cabinet Bridge Consulting. La rencontre a servi de cadre d’échanges et de partage d’expériences entre les différents acteurs du marché financier présents au Cameroun.

Rdvdf qui se définit comme un colloque sous régional sur le droit et les marchés financiers, est née de la volonté du promoteur de mettre sur pied une plateforme d’échange qui permettrait de réunir le plus grand nombre possible d’acteurs et d’investisseurs du marché financier de la sous-région Cemac. « L’idée étant de dissiper en profondeur les problématiques pertinentes de ce marché et d’envisager les esquisses de solutions pour non seulement dynamiser le marché, mais aussi apporter les solutions concrètes de financement, des solutions alternatives au financement des entreprises et de manière générale toutes actions positives susceptibles d’apporter le développement économique national et sous-régional… », explique Patrick Fomethe, Directeur général du Cabinet Bridge Consulting, organisateur des Rdvdf.

Le marché financier de la sous-région Afrique Centrale étant à la croisée des chemins, pour Louis Banga Ntolo, Directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), cette initiative est louable. A son niveau, « le cabinet Bridge Consulting contribue à ce travail laborieux d’édification d’un marché financier viable, promoteur du financement alternatif en faveur du secteur privé dans notre espace économique…». Un avis partagé par Me Paul Jing du Cabinet Jing and Partners. « C’est l’occasion de montrer les opportunités qu’offrent notre marché financier ainsi que ce qui a déjà été fait. Parce que de nombreuses choses sont faites pour booster notre marché financier et matière de droit, les opérateurs économiques doivent être rassurés sur l’efficience et l’efficacité de notre marché », a t-il fait savoir.

Au niveau de la Bvmac, un seul mot d’ordre est retenu, il s’agit de la « dynamisation du marché par la promotion de la culture boursière, tant du côté de l’offre (émetteurs) que de celui de la demande (investisseurs) ». Les « Rendez-vous Droit et Finance » ont donc ainsi donné l’opportunité aux acteurs du marché financiers de comprendre la structure organisationnelle et opérationnelle des différents segments du marché financier, de connaître les contours de la digitalisation et de l’économie numérique, de mener une réflexion sur les problématiques liées aux contentieux financiers, de connaître les règles fiscales dédiées au fonctionnement de la bourse et de connaître le panorama des produits et placement financier existants et innovants. En outre, « nous avons la conviction qu’il nous faudra renforcer l’éducation financière et boursière , promouvoir la vulgarisation du mécanisme de financement sur le marché, afin que tout investisseur, tout opérateur économique prenne conscience des opportunités qu’offrent le marché financier en matière de financement et d’investissement le tout bien entendu dans un cadre juridique parfaitement maitrisé et encadré…», a conclu Patrick Fomethe.

REACTION

Jean Claude Mbilla, directeur du marché et des acteurs de la Cosumaf
« Il y a encore des lacunes qu’il faut surmonter »

L ’objectif étant de renforcer la culture boursière qui fait défaut, il n’y a pas de décision à prendre dans ce cadre-là. C’est une action de promotion du marché. En termes de profondeur du marché, c’est vrai qu’il y a encore des lacunes qu’il faut surmonter, parce que les lacunes sont dues aussi à un déficit criard de cette culture pour être plus simple. Cela veut dire quand on sera dans une entreprise privée et qu’on demande au propriétaire de venir ouvrir le capital quand il fait face aux difficultés, il a du mal à se lancer. C’est tout cela qui fait partie de la culture boursière parce que dans l’interprétation, il se voit dessaisir de ce qui lui appartient, alors que ce n’est qu’une forme de gestion. Donc quand on parle de la culture boursière, c’est justement pour préparer tous ces gens à cela. Pour dire qu’effectivement ouvrir votre capital à 10%, ne vous enlève à rien le pouvoir de décision que vous aviez dans cette entreprise. Disons que vous disposiez plus de leviers dans une gestion transparente.

INTERVIEW

Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac.
« Faire la promotion de l’investissement en actif financier »
Le patron de la Bourse sous régionale explique l’importance de la culture boursière en Afrique centrale.

Quelle est l’importance de la culture boursière dans notre sous-région ?

La démocratisation de la culture boursière c’est qu’en fait, nous voulions atteindre le maximum de personnes, nous voulons faire la promotion de l’investissement en actif financier, l’épargne en valeur mobilière. Parce que, vous vous rendez compte que sur notre marché, les agents économiques ont tendance à épargner sur des actifs très risqués comme la Cryptomonnaie. Donc, nous voulons leur dire qu’ils ont une alternative, le marché financier. Et lorsque nous rencontrons un acteur privé, comme Brand Consulting qui organise un événement, pour faire notre travail, alors c’est nous qui sommes censés faire la promotion de notre activité, nous ne pouvons que le soutenir. Donc en réalité, nous sommes là en train de le féliciter et de l’encourager à pouvoir organiser ce genre d’initiative.

Que représente véritablement le marché financier de la sous-région Cemac ?

Aujourd’hui en termes de contribution à la richesse, le marché financier de la sous-région c’est 1.5% du PIB de la Cemac. Cela veut dire que les ressources qui financent l’économie de la Cemac qui sont connectées via le marché financier, représentent aujourd’hui environ 1000 milliards de Fcfa et c’est très faible. Pourtant nous avons un potentiel énorme, nous avons des entreprises qui cherchent du financement, qui se plaignent tout le temps, pour dire qu’il n’y a pas de fonds. Le marché financier c’est quelque chose de très simple. Il y a des acteurs qui émettent des titres comme des microfinances ou banques. Il y a une microfinance qui va devenir banque qui a émise récemment. Elle a réussi à collecter près de deux milliards entre les poches des citoyens de la Cemac. Donc en réalité, le marché financier est encore très faible en termes de contribution au financement des économies de la Cemac. Mais, le potentiel nous situe au moins à 15%. Et si nous sommes à 15%, cela veut dire que nous serons aux alentours de 10.000 milliards de capitalisation boursière.

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