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Des journalistes économiques en immersion dans l’espace portuaire

La visite conduite par le chef de division de la Communication du Port autonome de Douala, la semaine dernière, a permis à ces hommes et femmes de médias membres de l’Association Press Eco, de toucher du doigt les réalités du domaine portuaire.

Il est environ 9h 30 minutes, ce vendredi 15 avril 2022, lorsqu’un bus de couleur bleue et blanche aux vitres teintées, traverse silencieusement et sans efforts le lieu-dit « Place de la Besseke » à Douala. Le bus estampillé Port autonome de Douala (PAD) transporte à son bord environ 50 hommes et femmes de médias du Cameroun. Il s’agit précisément des journalistes membres de l’Association Presse Économique du Cameroun (PressEco).

Réunis à Douala depuis le 13 avril 2022, ces journalistes économiques venus pour la plupart de Yaoundé, ont voulu toucher du doigt les réalités de l’activité portuaire à Douala. Une occasion pour le PAD qui est engagé dans une campagne de communication depuis quelques temps, de leur présenter pendant deux jours le domaine portuaire, ses installations ainsi que ses activités.

Loin de s’imaginer que le domaine portuaire occupe une part considérable dans la commune d’arrondissement de Douala 1er, les journalistes sont surpris de découvrir que les limites du port vont au-delà même du quartier des affaires Bonanjo à Douala, pour s’étendre vers le marché des fleurs à Bonapriso. Sur la route Nationale No 3 qui sépare le quartier administratif et résidentiel Bonapriso, le domaine portuaire qui s’étend déjà tout le long de l’avenue de Gaulle, continue jusqu’au lieu- dit Bocom Youpwe. Une vaste propriété qu’ignoraient les journalistes de Press Eco. « C’est juste incroyable, je ne l’avais pas imaginé aussi grand », s’exclame Achille Mbog Pibasso, journaliste économique.

L’héritage de L’ONPC

En effet, le PAD désormais propriétaire de tous les biens de l’Ex-office national des ports du Cameroun (Onpc) voit son espace s’agrandir. Car le décret du 24 janvier 2019 va décider de restituer les biens de l’Onpc, ou du moins ce qu’il en reste, au PAD.

Après ce constat, les journalistes ont ensuite été conduits dans l’enceinte même du port de Douala-Bonabéri. Cependant, au regard des activités engagées sur la plateforme portuaire, ils n’ont pas pu descendre du véhicule. Les hommes et femmes de médias ont cependant pu bénéficier de quelques explications fournies par le chef de division de la communication du PAD, Raoul Simplice Minlo. Lequel leur a également permis de visiter le quartier Essengue au sein du port. Ici, les maisons d’habitations ont complètement été détruites. Seuls quelques comptoirs de commerce de fortune sont encore visibles le long de la route. Mais après la libération d’Essengue, les entreprises ont commencé à s’y installer.

Une fois la visite à Essengue achevée, le bus transportant les journalistes sous escorte de la police portuaire et des sapeurs-pompiers les a dirigés au niveau de la Régie du terminal à Conteneurs (RTC), anciennement connu sous le nom de DIT, où l’accès était autrefois interdit aux visiteurs et même au PAD, apprend-on. Sur les lieux, les journalistes sont informés des travaux effectués quelques mois auparavant dans l’optique de faciliter le déplacement des engins.

La présentation de la RTC par son directeur délégué André Lin Onana, a également permis aux hommes et femmes de médias de comprendre le fonctionnement de cette régie ainsi que des projets en cours. « Depuis que les nationaux ont repris la gestion du terminal à conteneurs, nous avons entrepris d’effectuer d’importants travaux. Nous envisageons de prolonger le terminal », fait savoir le directeur délégué de la RTC.

La sécurité au top

En termes de sécurisation, le PAD a effectué de nombreux travaux. Côté physique, « il n’y a pas que les barrières de sécurité, il y a aussi les barrières sectorielles qui sont installées », fait constater le chef de division de la communication du PAD. L’installation d’un Data Center au niveau de Douala Port Security (DPS) permet également de filtrer les informations et d’améliorer la qualité de services des entreprises. En gros, le port de Douala-Bonabéri est physiquement sécurisé par une clôture périmétrique sur un espace éclairé et protégé par vidéosurveillance. Les accès, avec guérite, sont surveillés par des équipements ultra modernes. Pour les véhicules lourds et conteneurisés, le port a mis en place des ponts bascules statiques et dynamiques pour la pesée systématique. « Le port est un espace très dangereux. Il y a des entreprises qui manipulent les produits chimiques et ce n’est pas indiqué que les gens y circulent n’importe comment, encore moins que les gens y habitent », fait savoir le Capitaine de Fregate Mekinda Bertrand.

Le PAD qui envisage très bientôt une certification ISPS, a misé sur une sécurisation physique du périmètre et le contrôle des accès du port de Douala Bonabéri, au-delà de la modernisation, la sécurité, la sûreté des navires, des marchandises, des recettes et des hommes.

REACTIONS

François Bambou, Président de Press eco
« C’est une plateforme très importante pour l’économie camerounaise »

Le port de Douala, c’est une plateforme très importante pour l’économie camerounaise. Il y a quelques années, on disait encore que le port de Douala est le point de passage de 95% des échanges du Cameroun avec l’extérieur. C’est une plateforme qui est très importante pour les pays de l’hinterland. Donc c’était plutôt anormal que les journalistes économiques, ne viennent jamais sur place pour voir comment la plateforme la plus importante de leur pays fonctionne, pour comprendre l’économie portuaire d’une manière globale. Autres éléments de contexte, il y a aussi ces grandes mutations qui sont effectuées au port de Douala depuis quelques années. Vous savez que certains pans d’activité ont changé d’opérateurs, notamment le terminal à conteneurs, les activités de remorquage, le dragage, qui ont été repris en main par des nationaux. C’était également important que l’on vienne sur place voir. Curiosité journalistique, les échanges étaient riches, meublés de nombreuses questions des journalistes. En tant que président de l’association, je suis satisfait aussi bien pour la participation des membres, nous étions une cinquantaine. Je suis impressionnée par le sens de l’ouverture des responsables du port. Pour nous faciliter la tâche, ils ont fait en sorte que les choses se déroulent sans heurts. Bien entendu on a beaucoup travaillé, il y a des problématiques qu’on n’a pas approfondi qu’on pourrait approfondir prochainement comme sur les délais de passage, comme sur les projets d’extension du port… étant donné que le domaine portuaire s’étend hors des limites que nous connaissons… il y a un temps pour toute chose et il serait toujours temps de revenir dessus.

Aboudi Ottou, coordonnateur du bureau de l’agence Ecofin Cameroun
« On comprend mieux plusieurs des projets qu’ils conduisent »

Je suis très satisfait. Je pense qu’il était extrêmement nécessaire que l’on vienne sur le terrain. Parce qu’en matière de journalisme rien ne remplace le terrain. Vous pouvez faire des analyses à distances, mais il vaut mieux toujours venir sur le terrain voir réellement de ses propres yeux, afin de mieux appréhender la réalité. Donc je suis vraiment satisfait de ce point de vue. Le port a vraiment fait cas de la transparence. Les responsables du port ont essayé d’expliquer ce qu’ils font, et on comprend mieux plusieurs des projets qu’ils conduisent. Pour moi c’était extrêmement nécessaire et je repars plus édifier sur l’activité portuaire et sur l’action du management actuel du port. Evidemment, je ne vais pas dire que j’ai été convaincu sur tous les points, mais j’ai assez d’éléments pour faire mon travail de journaliste.

Dossier réalisé par B.Tchuenkam et Ghislaine Deudjui.

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