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L’impact des grossesses non intentionnelles sur le développement

Chaque année, le monde enregistre 121 millions de grossesses non intentionnelles, soit 331.000 par jour en moyenne. Plus de 60% de ces grossesses accidentelles se soldent malheureusement par un avortement, et l’on estime que 45 % des interruptions volontaires de grossesse sont non médicalisées et à l’origine de 5 à 13% des décès maternels : cette situation compromet donc sérieusement notre capacité à atteindre les objectifs de développement durable à l’échelle mondiale. Ces informations et bien d’autres, ont été révélées dans le dernier rapport du Fonds des Nations unies sur la population (Unfpa) publié en fin mars dernier.

Intitulé : « Comprendre l’imperceptible : agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles », le document de près de 160 pages qui fait un point sur l’État de la population mondiale en 2022, tout en mettant en lumière les questions émergentes dans le domaine de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de ce que l’organisme onusien considère comme une crise des droits fondamentaux pour les sociétés, pour les femmes et les filles, et pour la santé mondiale. « Le nombre effarant de grossesses non intentionnelles prouve l’incapacité de la communauté internationale à garantir le respect des droits fondamentaux des femmes et des filles », a expliqué le Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’Unfpa.

Sans grande surprise, l’Afrique subsaharienne enregistre trois fois plus de grossesses non intentionnelles que l’Europe ou l’Amérique du Nord par exemple. L’on met en cause : le manque de soins de santé sexuelle et reproductive et d’informations dans ce domaine ; la non adaptation des moyens de contraception disponibles aux femmes ; la pauvreté et les retards de développement économique… D’ailleurs, « on dénombre approximativement 35 grossesses non intentionnelles par an pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en Europe et en Amérique du Nord sur la période 2015-2019, 64 pour 1 000 en Asie centrale et Asie du Sud et 91 pour 1 000 en Afrique subsaharienne », a précisé la directrice exécutive adjointe de l’Unfpa Diene Keita, dans un entretien accordé récemment au média français RFI.

Sauf que cette situation de grossesses non intentionnelles n’est pas sans conséquence sur le développement d’un pays à divers niveaux. En effet, comme le relève encore Diene Keita, « ces grossesses non intentionnelles coûtent cher à la société, coûtent cher au budget de développement des pays quand elles ne sont pas prises en compte, parce que ces ressources qui sont gaspillées peuvent contribuer à plus d’éducation et à plus de services sociaux et de protection de la famille, de la mère et de l’enfant ». Outre l’aspect financier, l’autre répercussion est sanitaire puisque ces avortements pratiqués dans de mauvaises conditions et manières clandestines dans les pays où la pratique est proscrite, sont véritablement l’une des principales causes de mortalité maternelle. Les coûts pour les systèmes de santé s’élèvent à 2,8 milliards de dollars dans les services d’avortement et les soins post-avortement chaque année », informe encore la directrice exécutive adjointe.

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