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Logements sociaux: La SIC en guerre contre les locataires indélicats

Son Directeur général vient de lancer une campagne de recouvrement de ses créances qui se déroulera du 30 juin au 29 juillet 2022.

Les locataires indélicats des logements de la Société immobilière du Cameroun (SIC) ont désormais du souci à se faire. En effet, l’entreprise vient d’annoncer le démarrage d’une campagne de recouvrement de ses créances. C’est ce qui ressort du communiqué du 14 juin 2022 signé par Ahmadou Sardaouna, son directeur général. Selon ce dernier, l’opération coup de poing qui commence le 30 juin pour s’étendre jusqu’au 29 juillet de l’année en cours, vise au-delà de l’objectif susvisé, d’identifier les différents occupants de ses camps. A Yaoundé, c’est par Olembé que les équipes vont débuter leur mission du 30 juin au 5 juillet 2022. Elles se dirigeront ensuite à la Cité verte du 6 au 13 juillet, Biyem-Assi du 14 au 16 juillet, Mendong du 18 au 21 juillet, Grand Messa du 22 au 27 juillet, Nlongkak, Hippodrome, Manguiers et enfin Bastos les 28 et 29 juillet.

La descente musclée de la SIC intervient plus d’un an après les incompréhensions liées notamment à la révision du prix du loyer, la limite de la durée du bail à un an, le nombre de résidents admis par habitants par logement qui ne doit excéder 8, et surtout, la hausse des frais d’enregistrement et d’assainissement qui atteignent désormais 71.000 Fcfa l’année. Pourtant, 3.000 Fcfa relatifs auxdits frais sont déjà contenus dans le prix du loyer. Les locataires avaient alors reçu les 2, 13 et 20 février 2021 des mains des agents de la délégation régionale de la SIC, leur bailleur pour le Centre, leur nouveau contrat de bail. Lequel devait être lu et approuvé par eux dans un délai d’un mois.

Le relèvement des loyers en ligne de mire

Concernant le coût du loyer, certains locataires rencontrés ne décolèrent pas. « La SIC n’a pas qualité à réviser les prix. Ceci pour le simple fait que cela est fixé par un texte du président de la République », indique l’un d’entre eux. Sur la question, un autre dira que « Nous souhaitons que l’on nous montre l’acte par lequel la mesure présidentielle dont a parlé mon voisin à l’instant a été abrogée sans que les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ne soient réévalués ». Le prix mensuel du loyer à la SIC est de 50.000 Fcfa alors que d’autres citoyens déboursent entre 100.000 et 200.000 Fcfa pour le même standing chez les privés selon l’entreprise à capitaux publics. Cette dernière relève par le biais de son directeur général que la pratique des « loyers modestes » entraîne un manque à gagner de 60 milliards de Fcfa.

Pour y remédier, « des pourparlers ont été engagés entre l’Etat et la SIC pour le paiement d’au moins 50% de ce montant », a indiqué Dr Ahmadou Sardaouna. Un avis que partage la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR). Selon cet organisme spécialisé du ministère des Finances (Minfi), « le rétablissement par l’Etat des niveaux de prix de loyers actuels, qui ont été bloqués depuis 1994, à un niveau qui permette à la fois d’assurer la disponibilité des logements sociaux et la rentabilité à la SIC, apparaît comme une réponse de long terme au financement de son développement », souligne-t-elle. D’autre part, l’article 4 du nouveau contrat qui selon certaines sources, donne la latitude à la SIC de renouveler ou pas, un contrat à la fin d’une année, est sujet à caution. Même Faustin Clovis Noundjeu, le directeur général adjoint de la SIC a reconnu dans l’édition du journal de 20h30 sur la Crtv, le 10 mars 2021 que cette disposition devrait être amendée.

Des sources bien introduites font état de ce que par crainte d’expulsions massives au profit de nouveaux occupants plus nantis, certains locataires des camps SIC se sont constitués en collectifs de défense. Car, le nouveau contrat qui leur est imposé, prévoit l’expulsion du locataire pour seulement un mois d’impayé. Une disposition qualifiée « d’extrajudiciaire » par les locataires. Mais, la SIC rétorque en faisant savoir que « la résiliation du bail de plein droit à la SIC intervient dès que les clauses de l’article 5 du contrat ne sont pas observées. Il s’agit du défaut intégral de paiement à son échéance, d’un seul terme de loyer et ses accessoires », précise-t-elle

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