Selon le document de programmation à moyen terme voté le 5 juillet dernier au Parlement, ce montant est en hausse de 32,7 milliards de Fcfa par rapport à celui de 2022.
L’Etat du Cameroun entend mobiliser dès l’année prochaine, des ressources totales de 6040,4 milliards de Fcfa, un montant en hausse de 32,7 milliards de Fcfa en valeur absolue et 0,5% en valeur relative par rapport à celui de 2022. C’est ce que révèle le Document de programmation économique et financier à moyen terme sur la période 2023-2025, voté le 5 juillet dernier à l’Assemblée nationale malgré le refus des représentants de l’opposition. D’après le document susmentionné, ces prévisions budgétaires s’appuient sur la base des hypothèses macroéconomiques et les efforts envisagés par le gouvernement pour optimiser la mobilisation des ressources internes non pétrolières, ainsi que des financements intérieurs et extérieurs potentiels.
Hausse annoncée de la pression fiscale
En termes de ressources internes constituées des recettes pétrolières, fiscales, douanières et non fiscales, le gouvernement entend mobiliser 4495 milliards de Fcfa, en augmentation de 271,8 milliards de Fcfa en valeur absolue et 6,4% en valeur relative par rapport à l’exercice en cours. Celles-ci seront portées à 4944,8 milliards de Fcfa, soit 449,8 milliards de Fcfa de plus en valeur absolue par rapport à 2023, entre 2024 et 2025. « Ces augmentations tiennent essentiellement aux recettes non pétrolières qui devraient connaître une hausse sur cette période justifiée par la dynamique de l’activité économique et l’hypothèse d’un effort fiscal de 0,8 point à réaliser en 2023 et de 0,5 point entre 2024 et 2025 pour situer la pression fiscale à 13,6% en 2025 », peut-on lire dudit document.
Au sujet de la pression fiscale, elle devrait passer de 11,8% en 2022 à 12,6% en 2023, 13,1% en 2024 et 13,6% en 2025. Les dons par contre, projetés à 91 milliards de Fcfa, devraient connaître une baisse de 51,3 milliards de Fcfa en 2023 par rapport à 2022. Ceci en raison du «recul des décaissements des fonds C2D (Contrat de désendettement et de développement issu de la coopération avec la France, ndlr) », tente d’expliquer le document. Toutefois, ces prévisions devraient connaître une hausse de 13,6 milliards de Fcfa en valeur absolue et 14,9% en valeur relative par rapport à 2023 pour se situer à 104,6 milliards de Fcfa entre 2024 et 2025, indique-t-on.
Baisse des appuis budgétaires et des emprunts intérieurs
D’autre part, les financements de l’Etat constitués des tirages sur emprunt sont projetés à 1545,5 milliards de Fcfa dont 273 milliards de Fcfa d’appuis budgétaires attendus dans le cadre de la mise
en œuvre du Programme économique et financier (PEF) avec le Fond monétaire international (FMI). Des prévisions en diminution de 239,1 milliards de Fcfa en valeur absolue et -13,4% en valeur relative par rapport à 2022. « Cette baisse de ressources de financement se justifie par la non disponibilité en 2023 du financement exceptionnel sur DTS (Droits de tirage spéciaux du FMI Ndlr), la diminution des emprunts intérieurs d’environ 150 milliards de Fcfa, et le recul des appuis budgétaires de 40 milliards de Fcfa », indique le gouvernement. Cette tendance baissière devrait s’étendre de 2024 à 2025 d’après le document de programmation sus évoqué. « Les ressources de financement auxquelles l’Etat pourrait prétendre sont évaluées à 1510,8 milliards de Fcfa, en baisse de 34,7 milliards de Fcfa (-2,2%) par rapport à 2023. Il faut relever toutefois qu’en 2024, les appuis budgétaires chutent pratiquement de 127 milliards de Fcfa par rapport à 2023, compte tenu de l’achèvement du programme économique et financier avec le FMI cette année-là », souligne ledit document.
Les ressources globales de l’Etat du Cameroun devraient s’établir à 6455,6 milliards de Fcfa en moyenne entre 2024 et 2025, soit une augmentation de 447,9 milliards de Fcfa (+7,5%) par rapport à 2023, apprend-t-on.
