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Dette publique du Cameroun : 420 milliards de Fcfa de plus du fait de la dépréciation de l’euro

C’est ce qu’a indiqué la Caisse autonome d’amortissement dans sa dernière note de conjoncture

Les différentes variations du dollar américain vis-à-vis du Fcfa portent préjudice au Trésor public camerounais. La preuve, selon la récente note de conjoncture de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), entre juin 2021 et juin 2022, l’encours de la dette directe de l’administration centrale, est évalué à 11.057 milliards de Fcfa (42,1% du PIB) et connaît une croissance de 1,0% par rapport au mois précédent (+109 milliards de Fcfa), 3,8% en glissement trimestriel (+408 milliards de Fcfa) et 12,0% en glissement annuel (1184 milliards de Fcfa), expliquée principalement par les émissions des titres publics, les décaissements des appuis budgétaires dans le cadre du Programme économique et financier (Pref) 2021-2024 conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), et la dépréciation du Fcfa par rapport au dollar américain et autres devises du portefeuille hors euro.

« S’agissant de l’effet de la variation du taux de change sur la dette publique, il convient de relever que, le Fcfa de parité fixe avec l’euro, a enregistré une dépréciation par rapport au dollar US de l’ordre de 6,2% en variation mensuelle, 9,9% en glissement trimestriel, et 17,3% en glissement annuel. Du fait de cette variation, l’encours de la dette a augmenté successivement de 420 milliards de Fcfa en glissement annuel, 172 milliards de Fcfa en glissement trimestriel et 78 milliards de Fcfa en glissement mensuel », relève le gestionnaire de la dette du Cameroun. Par conséquent, « le service prévisionnel de la dette extérieure sera consacré à 73.4% au remboursement du capital et 26,7% au paiement des intérêts. Ces paiements seront effectués en deux devises principales (l’euro et le dollar, Ndlr) qui représentent environ 95% du montant à régler. Tenant compte de la parité fixe entre le Fcfa et l’euro, environ 70% du service prévisionnel reste assujetti aux fluctuations de change dont près de 65% en dollar américain, ce qui justifie en grande partie l’augmentation en Fcfa du service de la dette extérieure à payer. Il importe de relever que les échéances libellées en devises composites (XDR, FUA), les règlements sont généralement effectués en euro, conformément aux options de paiement autorisées par les bailleurs de fonds », indique la CAA dans le document susmentionné.

Les causes du problème

La situation s’est aggravée depuis le premier trimestre de l’année en cours. Le montant de la dette publique a été dopé d’un peu plus de 57 milliards de Fcfa par mois. Il a même atteint 78 milliards de Fcfa au mois de mai 2022. La tendance semble perdurer. Car, au mois de juillet de l’année en cours, le dollar américain se négociait à 640,1 Fcfa d’après la plateforme Xe.com tandis que l’euro, monnaie à laquelle est arrimée le Fcfa, reculait de -1,5% face au dollar, soit une baisse de 10%, son niveau le plus bas depuis 20 ans selon les experts de la finance. Ce phénomène, qui aggrave l’exposition de la dette souveraine du Cameroun au risque de change, semble se justifier par le conflit russo-ukrainien et la flambée des cours mondiaux du brut sur le marché international.

Selon le site « Investir au Cameroun », cette conjoncture internationale morose observée depuis plusieurs semaines, avec plus ou moins de vigueur, entraîne par effet de contagion, une forte dépréciation du Fcfa, qui est une monnaie arrimée à l’euro à une parité fixe. Au 30 juin 2022, l’encours de la dette de l’ensemble du secteur public (non consolidé) est évalué à 11.933 milliards de Fcfa et représente environ 45,8% du PIB. Cette dette reste dans la bonne trajectoire par rapport à la cible fixée à 50% du PIB à fin 2024 dans la Stratégie d’endettement à moyen terme sur la période 2022-2024. Cet encours connaît une hausse de 1,0% en glissement mensuel, de 3,7% par rapport au trimestre précédent et de 11,2% en glissement annuel. Près de 92,7% de cette dette représente celle de l’administration centrale et 7,3% celle des entreprises et établissements publics.

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