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Insécurité alimentaire : L’inévitable flambée des prix du riz

Après de nombreuses supputations, l’Inde a finalement décidé de restreindre ses exportations de riz dans le monde. La mesure tant redoutée par plusieurs pays pauvres reconnus comme étant de grands importateurs de cet aliment, est finalement entrée en vigueur le 9 septembre 2022.

De manière concrète, la Nation asiatique a décidé d’interdire les exportations de brisures de riz produit localement, et d’imposer un droit de 20% sur les exportations de diverses qualités de riz avec effet immédiat. En en cette période où les cours des produits alimentaires sont en constante hausse sous l’effet combiné de la pandémie du Covid-19 dont les conséquences se font encore ressentir sur les économies, des conditions météorologiques défavorables et la guerre russoukrainienne, l’Inde qui s’avère être le premier producteur de riz, a pris une telle initiative dans le but de maintenir sa « sécurité alimentaire », en assurant d’abord un approvisionnement adéquat pour sa population, selon les autorités du pays. « Certaines circonstances nous obligent à agir immédiatement », a ainsi justifié de manière laconique le ministre indien des Finances dans une récente sortie.

En effet, à côté des moussons, les principaux États indiens producteurs de riz ont enregistré un déficit de précipitations allant jusqu’à 45% cette saison. Des situations qui ont malheureusement provoqué de mauvaises récoltes dans le pays et une baisse de production. Et qui dit réduction du volume, dit hausse des prix. Pas besoin d’être un expert sur les questions commerciales pour comprendre que la décision de l’Inde, va donc inéluctablement faire flamber le prix de cette céréale sur les marchés internationaux. Pourtant, ceux-ci s’étaient maintenus à des niveaux relativement bas, malgré de légères tendances haussières. D’ailleurs, la Thaïlande et le Vietnam, dans une nouvelle alliance, se sont mis d’accord il y a quelques jours, pour accroître les prix du riz.

Le riz étant présenté comme la denrée de base pour la moitié de l’humanité, le pire est donc désormais à craindre, notamment pour les pays africains, contraints d’importer chaque année, d’importantes quantités de cet aliment pour nourrir leurs habitants. Surtout que c’est le riz brisé qui est principalement consommé sur le continent. On peut d’ailleurs se rendre l’évidence ici au Cameroun par exemple, lorsqu’on sillonne les espaces réservés à la vente de cette céréale. Et l’Inde qui représente plus de 40 % des exportations mondiales de riz avec en plus des prix très compétitif par rapport à ses voisins asiatiques (Indonésie, Vietnam, Thaïlande, Chine, Bangladesh…), a exporté elle seule à en 2021, pas moins de 3,6 millions de tonnes de riz brisé.

Cette situation vient une fois encore poser la problématique liée à l’indépendance alimentaire de l’Afrique. Un vrai paradoxe quand on sait que le continent dispose d’un sérieux potentiel sur le plan agricole, mais continue d’importer chaque année d’énormes quantités d’aliments à coût de milliards de dollars. Avec une réelle volonté politique et plus sérieux, les Africains peuvent produire suffisamment de riz pour eux-mêmes, et ne pas subir les aléas de l’extérieur comme c’est déjà le cas avec plusieurs.

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