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Cameroun : Les employés de la fonction publique doivent être lourdement sanctionnés

La presse camerounaise relaie abondamment depuis quelques jours, l’information sur la radiation et le licenciement de près d’un millier de travailleurs du secteur public, soit 56 fonctionnaires et 859 agents de l’État relevant du Code du travail. En annonçant cette information le 13 octobre 2022, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) a révélé que cette décision qui s’inscrit dans le cadre « de la phase contentieuse de l’opération de Comptage physique des personnels de l’État (Coppe) », porte à plus de 1400, le nombre d’agents radiés des effectifs de la Fonction publique depuis un an. Et ce n’est pas tout.

L’on a appris que plus de 8000 autres agents publics en indélicatesse avec l’Etat, pourraient subir le même sort. «Nonobstant de nombreux communiqués et mises en demeure du ministre des Finances et du Minfopra à l’adresse des mis en cause, seuls 601 personnels sur 8 766 concernés ont daigné déférer aux convocations du Conseil permanent de discipline de la Fonction publique », a indiqué le ministre Joseph Lé (Photo). Ce dernier avait d’ailleurs révélé au cours d’une sortie médiatique en mai 2021 que « 7622 agents publics sont demeurés en position d’abandon de poste ».

Si au sein de l’opinion publique cette décision gouvernementale a été grandement saluée, l’on estime que ce n’est pas assez. En effet, l’on ne peut comprendre comment des individus peuvent continuer à percevoir un salaire pendant plusieurs années sans travailler. Selon plusieurs sources, certains ne vivent même plus au pays. D’autres ont trouvé mieux dans le secteur privé ou se sont installés à leur propre compte, tandis qu’une autre catégorie joue aux absentéistes au fil des années. Aussi incroyable que cela peut paraitre, on voit chaque jour à Yaoundé des fonctionnaires pourtant affectés dans d’autres régions. Et tout ceci se passe souvent avec la complicité de la hiérarchie. « J’ai un collègue qui vient au bureau trois fois par mois tout au plus. Pourtant son salaire passe toujours. Il est couvert par notre directeur à qui il reverse une partie de son salaire », nous a révélé un fonctionnaire en service dans un ministère à Yaoundé.

Pire encore, les proches de certains agents décédés continuent à percevoir indûment leur salaire avec l’aide des complices au sein de l’appareil étatique.

Tous comptes fait, ces employés fictifs de la fonction publique ou absentéistes qui émargent chaque fin du mois dans les caisses du trésor public, représentent de vraies plaies pour une économie locale déjà à genoux. Ce sont d’importantes sommes qui sont ainsi perdues chaque année. Un argent qui pourrait servir au développement de nombreux projets et à la construction d’infrastructures sociales. Un petit calcul fait, si le salaire du millier de fonctionnaires et agents de l’Etat récemment radiés était en moyenne de 150.000 Fcfa chacun, cela représente une perte de mensuelle de 150 millions de Fcfa, soit 1,8 milliard de Fcfa. Face à des faits aussi graves, on ne devrait pas se limiter à leur simple éviction des effectifs de l’Etat. Ces travailleurs « fantômes » et déloyaux doivent également être poursuivis en justice pour escroquerie, sans oublier leurs complices.

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