C’est à la faveur d’un atelier de formation qui s’est achevé le 2 décembre 2022 à Yaoundé.
Afin de réduire les effets de la fragilité sur la résilience des pays africains, la Banque africaine de développement (BAD) a adopté une nouvelle stratégie pour la période 2022-2026. Elle était le principal centre d’intérêt de l’atelier de formation organisée la semaine dernière par la Banque en partenariat avec le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). Co-présidé par Serge Nguessan, directeur général du Bureau régional de la BAD pour l’Afrique centrale et Bekolo Dorothy Tataw, Directeur de la coopération régionale au Minepat, représentante du ministre Alamine Ousmane Mey, empêché, cet atelier qui a regroupé des participants venus de 27 pays africains, visait à préparer tous les acteurs impliqués, afin de renforcer la résilience des économies.
Il convient de rappeler que lors de ces deux dernières décennies, l’Afrique a connu des périodes de dynamisme économique à tous les niveaux, notamment dans les services de base, les infrastructures et la gouvernance, etc., avec des effets certains sur les conditions de vie des populations. Toutefois, certains pays, à l’instar du Cameroun, touchés entre autres par les conflits, les crises sécuritaires, l’insécurité alimentaire, les chocs économiques, les menaces sanitaires, les défis institutionnels, sont venus plomber la dynamique. D’où la persistance de la fragilité perçue comme tous ces aléas internes et externes qui bouleversent la bonne santé des économies.
Malgré d’importants progrès économiques réalisés en Afrique au cours des deux dernières décennies, attestés par l’amélioration des services de base, des infrastructures et de la gouvernance, des zones du continent sont encore à la traîne, et l’on constate que ce sont les régions les plus vulnérables à l’instabilité et aux crises. La pandémie de Covid-19 et les effets du changement climatique sont venus rappeler que la fragilité peut survenir dans n’importe quel contexte. Considérant cela, la stratégie détaille la manière dont le Groupe de la BAD entend adapter ses opérations et ses instruments pour s’attaquer aux causes profondes des conflits et de la fragilité, et prend en compte la nécessité d’accroître les investissements dans la prévention des crises. Elle est ancrée dans une théorie du changement qui établit un lien entre les mesures visant à renforcer les capacités et le portefeuille de la BAD, ceci afin d’obtenir de meilleurs résultats dans les contextes fragiles et l’objectif final d’accroître la résilience en Afrique.
La stratégie définit également un ensemble de leviers opérationnels qui lui permettront de travailler plus efficacement dans les contextes de fragilité, notamment un solide programme de travail analytique, l’application systématique du prisme de la fragilité dans les stratégies nationales et régionales et dans la planification et la conception des projets. S’appuyant sur sa compréhension de plus en plus fine de la fragilité, la BAD a élaboré un plan directeur ancré dans une approche axée sur le renforcement de la résilience dans tous ses pays membres africains, en tenant compte de la nécessité de transférer les ressources de la réponse aux crises vers un investissement à long terme dans la prévention des crises. Les progrès seront suivis au moyen d’un cadre de mesure des résultats et d’établissement de rapports et d’une revue à mi-parcours.