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Projections économiques : Le pessimisme de l’Occident n’est pas une fatalité pour l’Afrique

L’Afrique subsaharienne va connaitre un ralentissement de la croissance en 2023 selon la Banque mondiale. En effet, dans ses « Perspectives économiques mondiales » publiées le 10 janvier dernier, l’institution financière internationale projette en qui concerne cette partie du monde, un taux de 3,6% en 2023 et 3,9% en 2024, ce qui représente un ralentissement à 1,7% cette année, soit son troisième niveau le plus faible en quasiment trente ans, derrière les récessions mondiales de 2009 et 2020.

Par rapport aux prévisions de juin 2022, cette croissance a été revue à la baisse pour près de 60% des pays de la région. Pour la Banque mondiale, même si l’on devrait assister à une baisse des pressions inflationnistes, la stabilité de la reprise dans de nombreux pays africains découle de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, auxquels s’ajoutent d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé marqué par le durcissement des conditions financières, l’incertitude politique, la violence et les conflits.

Bien entendu, cette détérioration des prévisions de croissance en 2023 n’est pas de bon augure pour le développement socioéconomique des pays d’Afrique subsaharienne, déjà fortement marqué par la pauvreté. En effet, souligne encore la Banque mondiale dans son rapport, « le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2% en moyenne en 2023- 2024, un taux beaucoup trop faible par rapport aux progrès nécessaires pour réduire durablement la pauvreté et compenser les pertes de revenus consécutives à la pandémie ». Encore plus inquiétant, les projections de l’institution de Bretton Woods révèlent que dans près de 40% des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région (Nigeria, Angola, Afrique du Sud), le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau atteint avant la crise sanitaire liée au Covid-19, même d’ici à la fin de 2024.

Même si l’on peut relever des parts de vérités dans ces projections de la Banque mondiale, les sombres perspectives évoquées ici ne devraient pas entamer la volonté des Africains à relever leurs économies. En effet, le continent dispose de nombreux atouts pour sortir ses populations du sous-développement. On peut citer entre autres ses ressources naturelles dont un sous-sol parmi les plus riches du monde, sa croissance démographique qui représente un véritable potentiel de développement (population jeune avec 40% d’individus âgés de moins de 15 ans), ses réserves en hydrocarbures (pétrole, gaz) ou encore ses vastes étendues de terres propices à l’agriculture pour ne citer que ceux-là. Sauf que pour profiter de cette manne naturelle, il faut au préalable résoudre les problèmes de mauvaise gouvernance et les difficultés structurelles de l’économie africaine qui contribuent à favoriser une pauvreté de masse. Et c’est à niveau que les Africains doivent pouvoir eux-mêmes se prendre en charge.

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