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Le Cameroun projette son 7ème emprunt obligataire à la Bvmac

Le pays compte lever 200 milliards de Fcfa au mois de mai de l’année en cours.

Dans l’optique de couvrir ses besoins de financement, le Trésor public camerounais entend recourir au mois de mai 2023, à un emprunt obligataire sur le marché financier. 7ème du genre, le Cameroun souhaite lever 200 milliards de Fcfa à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). C’est la deuxième fois que le pays y lancera de manière successive un emprunt après l’opération réussie de l’année dernière au terme de laquelle, il a pu mobiliser 235 milliards de Fcfa sur les 200 milliards de Fcfa recherchés. Pour ce faire, le pays avait pu obtenir de la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf), une autorisation de surallocation. Cet emprunt vient s’ajouter aux 250 milliards de Fcfa que le Trésor public camerounais entend lever sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Ceci à travers des émissions successives des Obligations du Trésor assimilables (OTA) à 5, 6, 7 et 10 ans de maturité. Au ministère des Finances, on pense qu’il ne s’agit que d’une diversification des sources de financement de l’Etat. Car en effet, « le large public a l’opportunité de participer au financement de l’Etat à travers l’emprunt obligataire qui en fait, l’appel public à l’épargne », explique-t-on.

Le budget de l’Etat du Cameroun pour l’exercice 2023 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 6345,1 milliards de Fcfa affiche un solde budgétaire global déficitaire de 257,6 milliards de Fcfa. Or, le besoin total de financement de l’Etat pour l’exercice 2023 est estimé à 1682,4 milliards de Fcfa contre 1868,5 milliards de Fcfa en 2022. Pour couvrir ce besoin, il entend recourir aux appuis budgétaires de 281,3 milliards de Fcfa, des décaissements extérieurs sur prêts projets à hauteur de 795,4 milliards de Fcfa, des émissions des titres publics pour un montant de 450 milliards de Fcfa et les financements bancaires estimés à 155,7 milliards de Fcfa. Le gouvernement est donc, appelé à couvrir les autres charges de financement et de Trésorerie à savoir l’amortissement du principal de la dette extérieure et intérieure de 1225,8 milliards de Fcfa, le remboursement des crédits TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) de 84 milliards de Fcfa et le reste à payer Trésor de 115 milliards de Fcfa.

Opérations réussies par le Tchad et le Gabon

Hormis le Cameroun, d’autres pays de la sous-région comme le Tchad et le Gabon ont réussi leurs emprunts obligataires par appel public à l’épargne sur le marché financier de l’Afrique centrale avec succès. Dans un communiqué du 5 janvier dernier signé de Adam Abakar Kayaye, directeur en charge de la communication au ministère tchadien des Finances, du Budget et des comptes publics, cette opération menée par le truchement des sociétés de bourse comme Afriland Bourse and Investment, arrangeur principal et chef de file ainsi que de Beko Capital Advisory et AFG Capital en tant que co-arrangeurs, a connu la participation de 150 souscripteurs. « L’Etat du Tchad a pu ainsi mobiliser 100,4 milliards de Fcfa sur les 100 milliards de Fcfa initialement annoncés, soit un taux de couverture de l’opération de 100,407% et une sursouscription en valeur absolue de 407,08 millions de Fcfa », a-t-il indiqué. Mais, « au terme de la séance de dépouillement et de l’allocation des titres qui s’est tenue le jeudi 5 janvier 2023, l’Etat du Tchad a décidé de retenir 100 milliards de Fcfa sur les fonds collectés tel qu’initialement sollicité lors du lancement de cette opération », poursuit-il. Auréolé par ce succès, les autorités tchadiennes se félicitent de l’intérêt des investisseurs de la sous-région et internationaux vis-à-vis de leur pays. L’argent obtenu dans le cadre de cette opération qui s’inscrit dans la mise en oeuvre de la politique de mobilisation des fonds de cet Etat, servira au financement de la construction d’une partie des infrastructures prioritaires inscrites dans le Budget de l’Etat.

De son côté, la République gabonaise a pu obtenir les 175 milliards de Fcfa recherchés lors de son emprunt obligataire baptisé « EOG 6,25% NET 2022-2028 ». L’opération arrangée par Emrald Securities services bourse (ESS Bourse) a permis aux investisseurs gabonais de contribuer à hauteur de 91 milliards de Fcfa tandis que ceux du Cameroun y ont apporté 75 milliards de Fcfa, soit environ 42,8% de la somme globale obtenue. Pour Nicole Jeanine Roboty épouse Mbou, ministre de l’Economie et de la relance, cet emprunt va participer au développement du pays. En effet, la stratégie d’endettement du Gabon s’inscrit selon les autorités, dans le soutien de l’activité économique afin d’atténuer d’une part, l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19 et au conflit en Ukraine ainsi que pour la mise en oeuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT).

Les raisons de l’attrait des etats vers le marché financier unifié

La forte activité des Etats de la Cemac observée ces derniers jours à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) traduit avec éloquence sa place dans le financement des économies de la sous-région. Face à la conjoncture mondiale causée depuis 2020 par la pandémie de la Covid-19, et d’autres crises multiformes, le marché financier sous-régional est devenu la meilleure alternative pour les besoins de financements des pays. Plusieurs raisons expliquent l’intérêt de ces derniers vis-à-vis de cette place boursière classée parmi les dernières de la planète. Parmi celles-ci figurent entre autres, l’aggravation des incertitudes des marchés financiers internationaux, la forte appréciation du dollar face à l’euro et le relèvement des taux directeurs par les principales Banques centrales. Toute chose contribuant ainsi au renchérissement du coût de crédit pour les émetteurs souverains, et à l’augmentation des cours des matières premières. En sommes, une inflation généralisée. Une situation qui oblige les Etats à développer le marché financier jadis délaissé.

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