Depuis le 1er février 2023, ils sont passés de 630 à 730 Fcfa pour le super et de 575 à 720 Fcfa pour le gasoil, soit respectivement 100 Fcfa et 145 Fcfa de hausse.

L’alerte avait été donnée le 31 décembre 2022 par le président de la République lors de son message de voeux à la Nation. « Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en oeuvre de notre politique de développement », avait prévenu Paul Biya.

Ainsi, depuis hier 1er février 2023, les prix du carburant ont subi un réajustement à la pompe. Dans le communiqué du Secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda, qui annonce cette augmentation, le prix du Super passe de 630 à 730 Fcfa , celui du Gasoil de 575 à 720 Fcfa et de 410,19 à 560,19 Fcfa pour le pétrole vendu au industries. En revanche les prix du pétrole lampant et du gaz domestique restent inchangés, respectivement de 350 Fcfa et 6500 Fcfa.

Comme pour atténuer les effets de cette décision le gouvernement a pris des mesures d’accompagnement. Il s’agit de la revalorisation de la rémunération des agents publics au taux moyen de 5,2%. Par ailleurs, le gouvernement a proposé que le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) soit revalorisé à 41 875 contre 36 270 Fcfa actuellement. Mais cette proposition doit faire l’objet d’un examen avec les partenaires sociaux dans le cadre de la Commission nationale consultative du travail.

Le Cameroun rejoint ainsi ses voisins de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), notamment le Congo et la République centrafricaine (RCA), qui ont pris la décision en début d’année, de supprimer complètement les subventions et d’augmenter les prix de carburants. Selon le gouvernement, la subvention des produits pétroliers était devenue insoutenable. En 2022, près de 700 milliards de Fcfa ont été dépensés par le Trésor public au titre des subventions pour les carburants et 75 milliards de Fcfa pour le gaz domestique.

Il convient de rappeler que cette hausse du prix de carburant intervient après une succession de pénurie observée depuis quelques mois par le pays. La dernière en date est celle observée au mois de janvier dans la capitale et les villes environnantes. Lors de la pénurie observée en octobre 2022, le gouvernement par l’entremise du ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), a pris des mesures pour ravitailler le marché local. 4000 tonnes métriques de gaz sont arrivées par un butanier de 118m de long au Port de Douala-Bonaberi le 19 octobre 2022. Un navire avec 8.000 tonnes métriques de gaz qui était déjà aux larges du Nigeria devait entrer. Ensuite, autour du 25 octobre, la Société nationale des dépôts pétroliers a annoncé l’arrivée imminente de sept autres navires.