Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Finance > Les défis de Fortunato Ofa-Mbo Nchama au ministère des Finances

Les défis de Fortunato Ofa-Mbo Nchama au ministère des Finances

L’ex président de la Bdeac a été désigné à ce poste par le chef de l’Etat au cours du remaniement gouvernemental du 2 février 2023.

C’est à Fortunato Ofa-Mbo Nchama, l’ancien président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac), que revient le fauteuil de ministre des Finances et du budget de la République de Guinée Equatoriale. Il a été nommé le 2 février 2023 à la faveur d’un réaménagement gouvernemental, qui a vu le retour dans l’appareil de Lucas Abaga Nchama, ex ministre des Finances et du Budget et ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Ce dernier occupe désormais le poste de ministre à la présidence du gouvernement chargé de l’intégration régionale.

Le nouveau ministre des Finances va apporter sa pierre à l’édifice du gouvernement surtout au regard de la conjoncture actuelle. Le premier combat auquel il devra s’attaquer, c’est la maîtrise de l’inflation. D’autant plus que celle-ci devrait être revue à la hausse du fait de l’augmentation des cours internationaux du pétrole et des denrées alimentaires, exacerbées par la guerre en Ukraine selon le Fonds monétaire international (FMI). « A moyen terme, la croissance devrait diminuer. La production d’hydrocarbures devrait diminuer à mesure que les principaux gisements arrivent à maturité et que les investissements dans l’exploration ralentissent. Avec un programme de réformes structurelles au point mort et des recettes d’hydrocarbures réduites, le secteur hors hydrocarbures resterait faible et le niveau de vie baisserait », avertit l’institution financière internationale.

Le climat économique délétère

Selon les perspectives du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la croissance dans ce pays devrait se poursuivre en 2022 à 5,0% suivie d’une contraction de 1,9% en 2023. L’inflation devrait redescendre de son niveau de 2020, pour se stabiliser à 3,7% en 2022 et 3,8% en 2023, en raison de la baisse de l’inflation importée. En outre, le solde budgétaire devrait être excédentaire de 3,8 % du PIB en 2022 et de 4,4 % en 2023, dans l’hypothèse d’une augmentation du prix du baril de pétrole de 63,20 dollars américains en 2021 et à 66,20 dollars en 2022, étant donné que 81,4 % des recettes fiscales proviennent des revenus pétroliers. Aussi, l’amélioration de la balance commerciale devrait entraîner une forte diminution du déficit du compte courant cette année.

Selon l’institution financière africaine, les autorités devraient adopter des règlements pour se conformer à la loi anticorruption adoptée en 2021, en mettant en place un système de déclaration de patrimoine pour les fonctionnaires. Les mesures probables de stabilisation des banques comprennent l’apurement des arriérés intérieurs et la recapitalisation des grandes banques. La crise sanitaire pourrait entraîner un creusement des inégalités et une augmentation de la pauvreté, et nécessiter des mesures ciblées. Le décret n° 43/2020 a institué un système de budget d’urgence pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et les populations vulnérables.

Pour assurer une croissance économique durable et inclusive, le nouveau ministre des Finances devra s’atteler à la mise en oeuvre des réformes globales à long terme comme le préconise l’institution de Bretton Woods. Elles permettront d’assurer la stabilité macroéconomique, l’amélioration des conditions sociales et le renforcement de la gouvernance et de la transparence. Plus concrètement, elles favoriseront la réduction des déséquilibres macroéconomiques et le maintien d’un budget durable, permettront le renforcement du secteur bancaire, et soutiendront la croissance inclusive, la diversification économique et une économie résistante au climat.

BIO-EXPRESS

Fortunato Ofa-Mbo Nchama n’est pas un nouveau venu dans l’appareil gouvernemental. Il a occupé le poste de ministre délégué du Commerce et de la promotion des entreprises en 2015, avant de se voir confier la présidence de la Bdeac en 2017 lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Djibloho pendant 5 ans.

Laisser un commentaire

Top