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Les étudiants de l’IUC initiés à la promotion du made in Cameroon

C’était à la faveur d’une conférence organisée le 8 février dernier à Douala par un groupe de jeunes entrepreneurs.

Inciter les jeunes étudiants de l’Institut Universitaire de la côte de Douala a la pratique entrepreneuriale dans le cadre de la promotion du « made in Cameroon ». Tel est l’objectif principal de la conférence organisée le 8 février dernier à Douala à leur intention par cet institut d’enseignement supérieur avec l’appui de jeunes entrepreneurs locaux. Axée autour de l’impact des produits locaux sur le marché national et international, elle visait à « permettre aux étudiants en cours de formation et en fin de cycle de saisir les opportunités qu’offre le made in Cameroon pour une meilleure employabilité post-universitaire », explique Martial Gervais Bella Oden, un des conférenciers joint par LFA. Au-delà, il s’agit de libérer le Cameroun des produits importés grâce à une percée des produits locaux. Pour optimiser la mise en œuvre de la politique d’import-substitution prescrite par le chef de l’Etat dans l’optique de réduire la dépendance du pays aux importations des produits agroalimentaires et halieutiques pouvant être produits localement, le Premier ministre lors de la présentation du programme économique du gouvernement pour l’exercice 2023 devant les députés, prône « un changement radical de paradigme », tant dans la structure de la production agro industrielle, que dans les habitudes quotidiennes de consommation qui devront désormais privilégier les produits « made in Cameroon ».

Pour y parvenir, Sorel Mouafo et Martial Gervais Bella Oden ci-dessus cité, par ailleurs lauréats de plusieurs prix au plan national et international, suggèrent dans un premier plan, la mise sur pied d’une véritable veille technologique et commerciale des produits issus de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ensuite, doit intervenir le renforcement de capacité des acteurs du made in Cameroon à la conception des nouveaux produits en tenant compte des limites observées sur le plan technologique et commerciale. « Des programmes de renforcement de capacité devraient aussi être accentués sur le volet industriel, car la majorité des programmes tourne autour de la création de base des entreprises, la gestion marketing, comptable, commerciale, la propriété industrielle et des normes locales », explique l’entrepreneur.

D’après le Document de programmation économique et budgétaire pour la période 2023-2025, les actions de l’Etat vont porter notamment sur la poursuite de la mise en place des grands projets en vue du renforcement de l’appareil productif, la maintenance et l’entretien des ouvrages publics pour améliorer leurs fonctionnalités, la poursuite de la politique de l’import-substitution pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur tout en renforçant sa résilience face aux chocs externes. Pour ce faire, le gouvernement entend améliorer l’efficacité et l’efficience de ses actions de soutien envers les exploitants agricoles en vue de la modernisation des facteurs de production dans le secteur rural et agricole. Un accent particulier va être mis sur les produits qui grèvent le plus la balancecommerciale à l’instar du riz, du maïs, du blé, du poisson et du lait. Aussi, la mise en œuvre annoncée du Programme d’impulsion initiale (P2I) vise à identifier les projets industriels déclencheurs de la transformation structurelle de l’économie tant souhaitée par les pouvoirs publics. Enfin, la promotion du label « made in Cameroon » et du patriotisme économique dans les filières telles que l’agro-industrie, le bois, le textile, les mines et la métallurgie, ainsi que l’industrie pharmaceutique et biomédicale via la mise en place des zones économiques et des facilités fiscalo-douanières figure dans le plan d’actions du gouvernement. Il en est de même de la recherche et de l’innovation.

Interview

Martial Gervais Bella Oden, enseignant-entrepreneur
« Le made in Cameroon peut générer de nombreuses opportunités »

Le 8 février 2023 s’est tenue à l’amphi 500 du campus de Logbessou à Douala, une conférence à laquelle vous avez pris part, et elle a porté sur l’impact des produits « made in Cameroon » sur le marché national et international. Qu’est ce qui a motivé une telle initiative ?

L’initiative qui est celle de l’Institut universitaire de la côte (IUC) de Douala a été organisée dans le cadre de la semaine de la jeunesse. Il s’agit de la promotion de l’esprit entrepreneurial dans le cadre du développement du made in Cameroon auprès des jeunes étudiants en cours de formation et en fin de cycle pour une meilleure employabilité post universitaire. Ceci, en partant du constat selon lequel plus de 90 % des produits que l’on trouve au Cameroun sont importés et en inversant la tendance, onpeut générer de nombreuses opportunités pour la génération actuelle et future.

Que proposez-vous pour booster l’impact des produits « made in Cameroon » sur les marchés au plan national et au-delà à l’ère de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)?

Déjà je suggère qu’il y’ait une véritable veille technologique et commerciale des produits issus de la Zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf), ensuite, le renforcement de capacités des acteurs du made in Cameroon à la conception des nouveaux produits en tenant compte des limites observées sur le plan technologique et commerciale. Des programmes de renforcement de capacité devraient aussi être accentués sur le volet industriel, car la majorité des programmes tourne autour de la création de base des entreprises, la gestion marketing, comptable, commerciale, la propriété industrielle et des normes locales. Parlant des normes locales qui peuvent permettre l’émergence des produits de bonne qualité dans un contexte qui sera hautement concurrentiel, elles doivent être intégrées dans des programmes académiques des filières Qhse qui sont plus axées sur l’enseignement et la vulgarisation des normes internationaux. Car pour les PME/PMI et les artisans, l’une des bases de la commercialisation des produits est l’obtention au préalable d’un certificat de conformité de l’Agence des normes de la qualité (Anor).

Certains acteurs se plaignent de l’insuffisance des financements adéquats pour mettre sur le marché des produits de qualité hautement concurrentiels. Comment pallier cela ?

Déjà, il faut souligner le fait que nous avons beaucoup d’initiatives entrepreneuriales individuelles et non des initiatives collectives. Pour les financiers, des initiatives entrepreneuriales individuelles sont à haut risque. Raison pour laquelle, les montants octroyés sont considérés pour beaucoup comme étant négligeables. Par contre, pour des initiatives collectives on observe que les montants des financements sont généralement plus élevés. J’encourage de ce fait des initiatives collectives. Avant toute démarche de demande de financement, il est important de débuter sous fonds propres en étant en groupe. C’est plus aisé et ça permet d’avoir une expérience capitalisée de la mise en œuvre du projet entrepreneurial.

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