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La Beac et les Nations Unies unissent leurs forces

Les deux institutions ont signé le 8 février 2023, un accord à cet effet.

Le Fonds d’Equipements des Nations unies connu sous l’acronyme d’Uncdf en anglais, et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) ont signé un accord, le 8 février dernier afin de réduire les coûts des transferts des migrants dans la sous-région Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, Ndlr). Selon les termes du mémorandum signé entre les deux institutions, il s’agit d’améliorer l’environnement politique et réglementaire des services financiers numériques dans les six pays de cet espace économique. « Considérant qu’une part de plus en plus importante des migrations s’effectue dans les couloirs régionaux, il est impératif pour les pays de la Cemac, soit le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, de faciliter un flux accru de transferts de fonds par des canaux formels à des coûts raisonnables », indique le document. Pour ce faire, l’organe onusien entend fournir« une assistance technique à la Beac sur le cadre juridique et les options réglementaires relatives aux SFN dans la Cemac, conformément aux pratiques internationales et aux objectifs stratégiques de la sous-région », poursuit le document susmentionné.

Pour Xavier Michon, le secrétaire exécutif de l’Uncdf, les envois de fonds sont une source indispensable et durable de financement du développement. « Ils sont plus importants et plus stables que les investissements étrangers directs pour de nombreux pays et, dans la plupart des cas, supérieurs même à l’aide publique au développement. Les envois de fonds sont également une source financière cruciale pour les familles des migrants. Lorsqu’ils sont envoyés numériquement, les envois de fonds présentent un moyen d’accroître l’impact social et l’inclusion financière des migrants et de leurs familles qui les envoient et les dépensent dans l’économie réelle. La région Cemac n’y échappe pas », explique-t-il. Selon lui, le développement des services financiers numériques présentent des atouts non négligeables pour les économies de la sous-région.

LE PARI DE L’INCLUSION FINANCIERE EN CEMAC

Un défi auquel est confrontée la Banque centrale. En effet, dans le 13ème numéro de sa lettre de la recherche, l’institution d’émission souligne la nécessité de booster l’inclusion financière dans la sous-région pour une meilleure exécution de sa politique monétaire. La Cemac est considérée comme l’une des sous-régions les moins incluses financièrement avec un taux de bancarisation stricte faible et proche de 15%. Une situation favorable à l’accroissement du secteur informel, fragilisant ainsi la conduite de la politique monétaire en limitant dans le même temps le volume de crédit octroyé à l’économie d’après la Beac. « Il n’est pas superflu de rappeler que le ratio des crédits bancaires au secteur privé non financier sur le PIB, qui traduit la profondeur financière, est en moyenne inférieur à 20 % dans la Cemac alors qu’il dépasse 200 % en Chine », indique Ivan Bacale Ebe Molina, son directeur en charge des études, finances et relations internationales. D’après lui, des actions concrètes devraient donc être prises notamment celles destinées à absorberl’excédent de liquidité des établissements de crédit et fournir des centrales d’informations financières efficaces (centrale des Bilans, centrale des incidents de paiement, bureaux d’informations sur le crédit, centrale récapitulative des risques bancaires, etc.) et nécessaires pour l’amélioration de la transmission de la politique monétaire au secteur réel.

Aussi, la digitalisation est un levier important que devrait actionner la banque centrale. Les banques centrales du monde entier font désormais face à de nouveaux défis liés à une très grande digitalisation de l’économie entraînant ainsi des besoins nouveaux pour les populations. Les paiements digitaux, l’usage des crypto-monnaies, l’expansion de la technologie blockchain sont globalement facilités par une disponibilité plus stable d’internet et un accroissement de l’usage des smartphones. Ce constat a amené plusieurs banques centrales à effectuer des recherches sur la mise en place de monnaies digitales de banques centrales. En juillet 2022, près de 100 monnaies digitales de banques centrales étaient soit en phase de recherche ou de développement et deux entièrement lancées à l’instar du « Sand dollar » des Bahamas, qui a fait ses débuts en octobre 2020 et le « Naira » au Nigeria, dévoilée en octobre 2021. La plupart des banques centrales explorent désormais leurs avantages potentiels, notamment la manière dont elles pourraient améliorer l’efficacité et la sécurité des systèmes de paiement tout en contribuant à une plus grande inclusion financière. La Beac explore toujours la piste de la création d’une monnaie numérique de banque centrale comme l’avait instruit les ministres en charge des Finances de la sous-région lors d’une rencontre de l’Umac l’année dernière.

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