Mais il existe encore un grand flou, en réalité, sur la nature du dispositif. On voit bien que cela fait en réalité près de deux ans, depuis juin 2021, qu’on annonce une redéfinition du dispositif. Et la façon dont il a été présenté ne fait pas penser à une grande nouveauté. Quand on parle de mise en place d’académies cogérées avec les partenaires africains, on se retrouve en réalité exactement dans les mêmes solutions que celles qui ont été forgées à la fin des années 1990 et au début des années 2000, dans le cadre notamment de ces fameuses écoles nationales à vocation régionale, les ENVR, qui se sont multipliées sous la houlette de la coopération militaire française, et qui n’ont pas produit en réalité de grands résultats. On critique beaucoup l’opération Barkhane, ou Serval, ou encore le déploiement de Sabre, mais on entend beaucoup moins parler des échecs de cette coopération militaire et de défense qui s’est montrée incapable de s’adapter aux types de conflictualités auxquelles on a affaire au Sahel. Et je dirais que c’est la même problématique en ce qui concerne la politique d’équipements et d’armement.