Elle a été officiellement lancée le 15 mars dernier à Maroua par le ministre du Commerce.
Placé sous le signe de la relance, la campagne caféière 2022-2023 a été lancée pour la première fois dans le septentrion, plus précisément dans la ville de Maroua dans la région de l’Extrême-Nord. En procédant au lancement officiel, le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, a tenu d’abord à justifier le choix porté sur la ville de Maroua. « Le café fait partie des habitudes de consommation à Maroua. Bien plus, ville carrefour et cosmopolite, Maroua occupe une position stratégique dans la commercialisation de ce produit vers les pays voisins. En prenant en compte ces réalités, le choix opéré par le gouvernement pour que cette cérémonie ait lieu à Maroua prend tout son sens et rentre en droite ligne du document de stratégie nationale de Zone de libre-échange continentale africaine », a expliqué Luc Magloire Mbarga Atanagana.
En l’absence des projections pour la nouvelle campagne qui démarre, le directeur général de l’Office national du cacao et du café (Oncc) a présenté le bilan de la campagne écoulée. Selon l’Oncc, le Cameroun affiche une production commercialisée (elle intègre les stocks de la dernière campagne) de 11.557 tonnes de café (10579 tonnes de robusta et 997 tonnes d’arabica) au cours de la campagne 2021-2022. Ce bilan confirme la poursuite du déclin de la filière café au Cameroun, dans un contexte pourtant marqué par une «hausse soutenue des cours» mondiaux tout au long de la campagne, fait remarquer l’Oncc. Bien plus, en affichant pour la 2ème année consécutive une production sous la barre des 20.000 tonnes (12.156 tonnes lors de la campagne 2020-2021), le Cameroun s’éloigne davantage des 185.000 tonnes de café, toutes variétés confondues, projetées par le gouvernement dans le cadre du plan de relance 2015-2020 de la filière cacao-café.
Dans les détails et selon le classement par région. Le Littoral occupe la première place avec une production de plus de 6 millions kg de café robusta, soit 53% de la production. Elle est suivie de l’Ouest, 4 millions kg (38%), le Nord-Ouest 450.000 kg (4%), et notamment le Centre 75.000 kg (0,7%). Deux régions produisent l’arabica, l’Ouest (468.153 kg) et le Nord-Ouest (467.683 kg).
Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), la mauvaise passe que traverse la filière café au Cameroun depuis plusieurs décennies maintenant est la conjonction de plusieurs facteurs, notamment : le vieillissement et de la faible productivité des vergers; le désintérêt des jeunes pour cette culture de rente, en raison de sa faible rentabilité; la pénibilité du travail et des offres plus lucratives dans d’autres secteurs d’activités.
