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Hausse de 1776,9 milliards de Fcfa dans le compte d’opérations en 2022

C’est ce que révèle le rapport spécial de contrôle produit par les cabinets Mazars et Ernst and Young pour la Beac.

Au 31 décembre 2022, le compte des opérations de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) logé dans le Trésor français, disposait de 5574,8 milliards de Fcfa intérêts inclus, en hausse de 1776,9 milliards de Fcfa par rapport aux 3797,9 milliards de Fcfa à la même période en 2021. C’est ce que révèle le récent rapport spécial de contrôle dudit compte produit par les cabinets Mazars et Ernst and Young mandatés par la banque centrale à cet effet. Dans les détails, la part des services centraux de la Beac se situe à 308,3 milliards de Fcfa, celle du Cameroun qui est la plus importante, est de 2696,6 milliards de Fcfa, suivi respectivement de la Guinée Equatoriale (771,06 milliards de Fcfa), du Gabon (624,03 milliards de Fcfa), le Tchad (543,2 milliards de Fcfa), le Congo (430,7 milliards de Fcfa) et la République Centrafricaine (RCA) 200,7 milliards de Fcfa.

D’après ledit rapport, « les sommes portées au Compte d’opérations ont représenté plus de 100% de la quotité obligatoire de janvier 2022 à la première décade de mars de la même année. Elles ont évolué sous la barre de 100% de la deuxième décade du mois de mars 2022 à la fin de l’année où elles se situent à 91,59%. Des rebonds ont été relevés à la deuxième décade de juillet à la deuxième d’août 2022 », peut-on lire.

703,9 mILLIArdS de FcFA d’AvoIrS eN devISeS horS comPte d’oPérAtIoNS

D’autre part, les avoirs en devises convertibles gérés hors du Compte d’opérations s’élèvent à 703,9 milliards de Fcfa au 31 décembre 2022, contre 60,08 milliards de Fcfa à la même période l’année précédente. La part du Cameroun est passée de 29,1 milliards de Fcfa au 31 décembre 2021 à 354,7 milliards de Fcfa au 31 décembre 2022. Celle de la Guinée Equatoriale est de 103,6 milliards de Fcfa contre 4,6 milliards de Fcfa en 2021, tandis que la part du Gabon est de 83,4 milliards de Fcfa contre 7,9 milliards de Fcfa, le Tchad74,1 milliards de Fcfa contre 8,2 milliards de Fcfa, le Congo 59,4 milliards de Fcfa contre 4,1 milliards de Fcfa et enfin la Centrafrique28,4 milliards de Fcfa contre 4,1 milliards de Fcfa en 2021.

En outre, la rémunération du compte d’opé- rations, hors compte spécial de nivellement, est basée sur le taux de facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne (BCE).« Au cours de l’année 2022, les moyennes arithmétiques des taux de la facilité du prêt marginal pour la rémunération dudit compte et du taux de refinancement pour celle du compte spécial de nivellementcommuniquée par la BCE ont été respectivement de 0, 88% et 0,78% », mentionne le rapport sus évoqué. En effet, la convention instituant la création du compte d’opérations a prévu un taux plancher de rémunération dudit compte qui est de 0,75% lorsque le taux de la facilité de prêt marginal de la BCE est de inférieur à 0,75% et de 1% lorsqu’il est supérieur ou égal à ce taux. A la lecture du rapport, ces taux ont été respectivement de 0,75% et 0% au premier et deuxième trimestres 2022, 1,18% et 0,93% au troisième trimestre 2022 et 2,43% et 2,18% au quatrième.

uN ProbLème de SouverAINeté

Sur un tout autre plan, l’existence d’un compte d’opérations de la Beac au Trésor français est mal perçue par une certaine opinion au niveau de la Cemac. Des voix s’étaient alors élevées pour une sortie du franc CFA ou du moins, une réforme monétaire plus approfondie. Pr Daniel Ona Ondo, l’ex président de la Commission de la Cemac indiquait à Radio France internationale (RFI) en marge du sommet des chefs d’Etat du 17 mars dernier que « le compte d’opérations est une garantie de la France ». Selon lui, « cela signifie que si ce compte est débiteur, la France nous donne la possibilité de pouvoir importer. Mais, dans le cas d’espèce, cette garantie n’a pas beaucoup joué. Donc, je pense que, si nous faisons une bonne gestion de nos devises, nous pouvons effectivement assumer cette responsabilité. C’est d’autant plus vrai qu’en Afrique de l’Ouest, ils gèrent leurs devises et à ma connaissance, il n’y a pas eu de problème jusqu’à présent », argue-t-il.

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