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Les effets escomptés de la nouvelle gamme de pièces de monnaie

La décision du Conseil ministériel de l’Umac du 15 mars dernier devrait fluidifier les transactions et booster l’économie.

On s’achemine certainement vers la fin du problème de pénurie de pièces de monnaie ou « petite monnaie » que vivent actuellement les commerçants et les consommateurs dans la sous-région Cemac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale, Ndlr). Le Conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) réuni en session ordinaire le 15 mars 2023, en prélude à la Conférence des chefs d’Etat de cet espace communautaire du 17 mars dernier, « a autorisé la création d’une nouvelle gamme des pièces conformément aux préconisations de formulées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) », peut-on lire dans le communiqué final des travaux. Des sources bien introduites à la Banque centrale indiquent que les nouvelles pièces seront simplifiées dans l’optique de lutter non seulement contre la rareté observée, mais aussi et surtout contre la contrebande. On se souvient que le 2 octobre 2019, le même conseil avait ordonné à l’institut d’émission de « finaliser les travaux nécessaires à la création et la mise en circulation de la nouvelle gamme dans les meilleurs délais possible ».

Le mAL-être deS USAgerS

Une nouvelle bien accueillie au sein de l’opinion. En effet, la rareté de ladite monnaie impacte de manière négative l’activité commerciale. Des stations services aux boulangeries, en passant par des pharmacies, les marchés de vivres et autres, aucun secteur n’est à l’abri. Bon nombre de commerçants disent avoir vu leur chiffre d’affaires à la baisse du fait du manque de pièces de monnaie. « Le marché ne passe pas. Maintenant pour que tu vendes, il faut d’abord avoir les pièces, parce que la grande majorité des clients vient avec des billets. Dans ce cas, c’est difficile de rendre la monnaie », se lamente une commerçante rencontrée. Pour le consommateur, la situation est tout aussi difficile : « Quand vous disposez par exemple de 1.000 Fcfa et que vous achetez une bière de 700 Fcfa comme ici, vous entendez le vendeur vous dire qu’il ne dispose pas de 300 Fcfa pour vous rembourser. Cela envenime très souvent la relation client-vendeur », confie un consommateur rencontré dans un bar de la place.

LeS cAUSeS de LA rAreté OBServée

Ce qui est considéré ici comme un calvaire serait dû à l’élargissement du maillage bancaire ayant créé une forte demande. « Avant, nous avions nos banques commerciales qui étaient domiciliées dans nos principales villes. Mais, l’embellie économique a fait que les guichets se sont démultipliés un peu partout à travers nos pays », explique un économiste. Aussi, l’augmentation croissante des petits métiers a davantage créé un besoin de la petite monnaie malheureusement insuffisante au regard de la pénurie observée. A cela s’ajoute le déficit en communication sur la possibilité de changer les billets en pièces. Le trafic des pièces d’argent pour des fins inavouées, et le délaissement de celles de 1, 2, 5 et 10 Fcfa voire 25 Fcfa en sont d’autres raisons. Profitant de cette situation, d’aucuns se sont transformés en « vendeurs d’argent ». L’argent s’échange contre de l’argent moyennant un coût en fonction des montants à changer. L’autorisation de créer la nouvelle gamme de pièces de monnaie intervient trois mois seulement après la mise en circulation des nouveaux billets de la gamme 2020. Des voix s’étaient alors élevées pour réclamer davantage des pièces de monnaie. Ce qui sera chose faite d’ici peu.

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