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Nouvelle hausse des taux directeurs de la Beac

Ils ont été relevés de 50 points de base le 27 mars 2023 pour contenir l’inflation qui ressortirait à 6,4% au 31 décembre de la même année selon l’institut d’émission sous-régionale.

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a une fois de plus porté a la hausse ses taux directeurs de 50 points de base. La décision a été prise au cours de la première session ordinaire de son Comité de politique monétaire (CPM) pour l’année 2023 tenue le 27 mars dernier à Yaoundé. Concrètement, le Taux d’intérêt des appels d’offres (Tiao) passe de 4,50% à 5,00% tandis que le Taux de la facilité de prêt marginal (TFM) s’établit désormais à 6,75% venant de 6,25%. Restent inchangés, les taux de la facilité de dépôt (0,00%) et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur les exigibilités à terme.

Au cours du point de presse ayant suivi la session du CPM, le gouverneur de la Beac a justifié cette hausse « en prévision d’une dynamique haussière persistante de l’inflation qui ressortirait autour de 6,4% à fin décembre 2023, largement au-dessus de la norme communautaire de 3,0% à moyen terme, et conformément à l’objectif final de stabilité interne de la monnaie », a expliqué Abbas Mahamat Tolli. Cette nouvelle hausse des taux directeurs de la Banque centrale fait suite à une précédente survenue le 26 septembre 2022. En effet, l’augmentation du taux d’inflation susmentionné s’explique par une forte contribution de la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » de 18% contre 5,6% un an plus tôt, apprend-t-on.

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Répondant aux préoccupations relatives à l’incidence des différentes augmentations des taux directeurs de la Beac sur l’inflation sans cesse croissante, le gouverneur s’est voulu clair : Cela a permis le maintien de l’inflation à un chiffre en Cemac contrairement aux communautés monétaires voisines où il se situe à deux chiffres. Pour le président du CPM, « il est question d’éviter que les décisions de politique monétaire ne viennent aggraver le niveau de l’inflation », a t-il insisté. Au sujet de la nouvelle hausse, Abbas Mahamat Tolli dit qu’il faudra attendre environ 6 à 8 semaines pour voir les effets se ressentir sur les secteurs réels. Entretemps, la Beac entend activer d’autres leviers pour réduire l’excédent des liquidités des banques et booster la portion que ces dernières doivent reverser à la Banque centrale.

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Au-delà de la maîtrise de l’inflation, le relèvement des taux directeurs de la Beac aura également pour conséquence, une hausse du coût du crédit en Cemac selon les experts du monde de la finance. Il pourra se répercuter sur celui des banques commerciales qui, elles-mêmes, prêtent à la Banque centrale. Il est à craindre selon certains, une restriction plus accrue au crédit afin de réduire la création monétaire en Cemac, laquelle est très souvent à la base de l’inflation à laquelle la sous-région souhaite s’attaquer. D’autres par contre, sont d’avis avec la Beac que lutter efficacement contre l’inflation en maintenant les taux directeurs stables devant une poussée inflationniste forte, serait économiquement suicidaire. Aussi, la hausse des produits importés, principalement ceux d’ordre alimentaire, menace la stabilité monétaire de la Cemac. Raison pour laquelle, il est opportun de décourager le crédit en durcissant les conditions d’accès. Une analyse qui ne semble pas appréciée des entreprises qui se sentent fragilisées par lesdites mesures. Mais, certains économistes pensent que la liquidité oisive des banques pourrait leur permettre de financer les économies sans avoir à recourir à la Banque centrale.

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