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Les priorités de Louis Banga Ntolo

La recherche du personnel qualifié, le lancement du marché des obligations du Trésor coupons zéro ainsi qu’un indicateur sont quelques chantiers de l’actuel directeur général de la Bourse unifiée d’Afrique centrale.

La Bourse de valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) a besoin en urgence d’un personnel qualifié. C’est l’un des dossiers brûlants soulevés par Louis Banga Ntolo, son Directeur général (DG), au cours d’une récente interview accordée à un média bien connu. Selon lui, la structure a besoin de « quatre directeurs compétents pour les fonctions finances, marché, développement dans tout ce qui est réforme, innovation, recherche de nouveaux relais de croissance », a-t-il indiqué. Jusqu’ici, des six directions que comporte l’organigramme de la Bvmac, quatre ne sont pas pourvues. Pour relever ce qu’il qualifie de « gros challenge », Louis Banga Ntolo recherche des personnes avec des compétences avérées dans le management du projet et des affaires générales.

D’autre part, la recherche dans l’urgence de nouveaux relais de croissance, constitue un autre défi pour le DG de la Bvmac. En effet, au regard de la modicité du nombre de transactions et compte tenu du business model choisi, il entend mettre en place dès cette année, le marché des obligations du Trésor à coupons zéro. La pratique avait déjà cours au temps de la Douala Stock Exchange (DSX) pour le placement des titres émis par l’Etat du Cameroun dans le cadre d’un processus de titrisation. « Nous pensons que c’est un relais de croissance et nous allons essayer de le mettre rapidement en place. Mais, également, nous avons besoin d’autres réformes notamment, celles sur la visibilité qui n’a pas forcément un impact directsur le compte d’exploitation », ajoute-t-il.

A LA quêtE d’uN iNdiCE BouRSiER PouR LA viSiBiLité dE LA BvmAC

Partant de l’absence de visibilité de la Bvmac à l’international, son DG sollicite de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), la mise en place d’un indice boursier, le premier du genre dans la sous-région. « Le marché de la sous-région n’est pas visible à l’international, tout simplement parce que nous manquons d’un indicateur par lequel on présente les marchés boursiers dans le monde, c’est-à-dire l’indice. Par conséquent, j’attends du régulateur qui est la Cosumaf, qu’il m’autorise à créer le premier indice. Pour ce faire, j’ai besoin de modifier la façon avec laquelle les titres sont cotés et passer par le continuous trading », suggère-t-il.

L’approbation de la Cosumaf désormais confiée à la Camerounaise Jacqueline Adiaba, ancien cadre de la bourse, ne sera pas aisée au regard de la vétusté de l’outil de cotation pour lequel le régulateur avait déjà beaucoup d’appréhensions. Mais, Louis Banga Ntolo ne cède pas au découragement : « Nous avons remis notre outil presque à neuf il n’y a pas longtemps. Ainsi, lors de mes discussions avec le régulateur, je vais essayer de le convaincre quant à l’état de mon outil et du respect de mes engagements », souligne le DG de la Bvmac.

ouvRiR LA BouRSE Au SECtEuR iNFoRmEL

En outre, la démocratisation du marché financier sous régional s’avère également un impératif catégorique selon le DG de la Bvmac. Il est pour le moment quasiment impossible aux acteurs de l’informel dans la sous-région, d’acheter des titres en bourse malgré leur grande proportion dans les six pays de la Cemac. Selon les experts, bien qu’étant pour la plupart exclus du système bancaire, ils disposent « de petits revenus épisodiques » nécessaires à l’achat des titres. « Nous voulons faire en sorte que l’on puisse acheter des titres via d’autres canaux parce que ces petits revenus, aujourd’hui, trouvent des instruments d’épargne à l’instar des wallets que nous avons identifié comme des instruments d’épargne des petits revenus », explique le DG de la Bourse unifiée d’Afrique centrale.

Il n’est pas exclu à l’avenir de voir des petits commerçants, chauffeurs de taxi et bien d’autres acteurs du secteur informel détenteurs de comptes mobile money, devenir actionnaires dans de grandes entreprises par le biais de l’achat des actions en bourse. Pour que cela arrive, la Bvmac veut élargir la contrepartie de l’achat d’un titre au wallet au-delà du compte bancaire. « Je pense qu’à 900 Fcfa, 600 ou 300 Fcfa par exemple, même un étudiant qui a juste le fonds de caisse dans son wallet, peut essayer d’acheter un titre par curiosité. Donc, nous pensons que c’est un point d’ancrage majeur qu’il faut mettre en place pour démocratiser le marché », poursuit-il. Aussi, le fractionnement va permettre aux valeurs les plus volatiles et ayant un rendement élevé d’avoir une valeur faciale très stable. L’objectif final est d’aller au-delà des 8500 personnes sur les 68 millions vivants dans la sous-région à détenir des comptes titre pour participer au marché financier.

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