L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un communiqué le 24 septembre dernier dans lequel elle indique que plus de 80% d’Africains contaminés par le Coronavirus ne tombent pas malades. « La plupart des Africains touchés par la pandémie sont asymptomatiques », peut-on y lire. Cette situation contraste fortement avec les autres continents et s’explique par plusieurs facteurs socio-environnementaux, notamment la jeunesse de la population du continent et le climat qui, avec les mesures de restriction, contribuent à ralentir les contaminations.
En effet, selon l’OMS, la jeunesse de la population africaine est l’un des principaux facteurs expliquant cette faible contamination. On estime qu’environ 91% des personnes contaminées en Afrique subsaharienne ont moins de 60 ans. Pour l’OMS, la faible densité, la mobilité de la population, et le climat chaud et humide, associés à la tranche d’âge inférieure des contaminés contribuent probablement au schéma observé en Afrique. D’ailleurs, contrairement aux soupçons qui pesaient sur les gouvernements africains les accusant de sous-estimer les chiffres réels des « ravages » de la pandémie sur le continent, l’OMS indique qu’« il n’existe aucune preuve d’erreur de calcul des chiffres de décès, qui sont plus difficiles à manquer statistiquement ».
Cette annonce intervient alors que le continent observe depuis plusieurs mois une baisse du nombre de contaminations dans un contexte de résurgence mondiale de la pandémie. Pour l’institution, cette baisse est fortement liée à la réaction rapide des pays du continent qui, face à la pandémie, ont très tôt adopté des mesures de santé publique efficaces. « La tendance à la baisse que nous avons observée en Afrique au cours des deux derniers mois est sans aucun doute un développement positif et témoigne des mesures de santé publique solides et décisives prises par les gouvernements de la région », a ainsi déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Elle ajoute pour conclure que : « l’Afrique n’a pas connu une propagation exponentielle de la covid-19 comme on le craignait au départ ». Par conséquent, l’OMS se félicite de la bonne réaction de l’Afrique. « La transmission de la pandémie de Covid-19 en Afrique a été marquée par un nombre relativement moins élevé d’infections, qui ont diminué au cours des deux derniers mois », a indiqué la semaine dernière, la direction régionale de l’OMS basée à Brazzaville.
Néanmoins, face au risque toujours présent d’une flambée des cas dans un scénario d’assouplissement trop rapide des mesures, l’institution appelle les pays africains à rester vigilants. Ceux-ci ont d’ailleurs multiplié les actions visant à intensifier la lutte contre la pandémie ces dernières semaines. Pour rappel, le dernier bilan de la maladie en Afrique dressé récemment par Africa CDC fait état de 1,4 million de cas, 35 440 décès et 1,2 million de guérisons. Mais, les Africains doivent rester sur leurs gardes car le virus a eu des impacts différents dans les 55 pays du continent.
La barre symbolique du million de morts de la Covid-19 a été franchie dans le monde vers fin septembre selon l’AFP. La deuxième vague du virus fait grimper plus rapidement que prévu le nombre des victimes. C’est le cas en Indonésie, pays le plus durement touché en Asie du Sud-Est, qui a décrété un nouveau confinement partiel à Jakarta, la capitale.
Mais si l’Afrique est résiliente au Coronavirus, elle n’a pas toujours résisté au redoutable virus qu’est la corruption, car des fonds importants destinés à la lutte contre cette pandémie ont ainsi disparu dans beaucoup de pays du continent.