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Les raisons de la grogne des employés

Ces derniers ont entamé une grève depuis le 23 mai dernier à Douala et Yaoundé pour protester contre la révision des termes de leurs contrats de travail par le repreneur de cette filiale.

Il était exactement 12h30 le 23 mai 2023, lorsque des dizaines d’hommes et femmes, toutes vêtus de noir, ont pris d’assaut la direction générale de Standard Chartered Bank Cameroon à Douala, sous le regard vigilant des forces de maintien de l’ordre rapidement déployées sur place. Le mouvement s’est répercuté au niveau de la représentation de Yaoundé jusqu’au 24 mai 2023. Selon des sources contactées par LFA, il s’agit d’un mouvement d’humeur des employés de la banque qui s’insurgent contre la révision unilatérale par le repreneur des termes de leurs contrats.

« Nous avons appris que le repreneur de la banque a l’intention de baisser nos salaires », se plaint l’un des grévistes sous le couvert de l’anonymat à la presse. Une attitude également fustigée par les syndicats de travailleurs. Selon eux, la liquidation des salaires des employés devrait être préalable à toute action de rachat de l’entreprise. Une exigence qui rentre en droite ligne des textes réglementaires en vigueur au plan national et international. A cette raison, s’ajoute « l’obligation pour les employés de la banque de postuler à nouveau à leur poste au même titre que des candidats externes », se lamente un autre protestataire. Bien que toutes ces allégations ne soient que des rumeurs, ils s’inquiètent du mystère entretenu autour de l’accord conclu selon eux, entre le Groupe Standard Chartered Bank et le repreneur dont l’identité n’est pas révélée.

Le top mANAGemeNt prôNe Le DiALoGue et L’ApAiSemeNt

De son côté, le top management de la structure prône l’apaisement. « La situation est suivie de près et nous sommes convaincus qu’une solution qui conviendra à la fois à la banque et à nos précieux employés, va être trouvée », a déclaré Marie-Paul Matouke, responsable corporate, branding et marketing au sein de la banque joint par la presse. Pour ce faire, elle « pense que le dialogue et la compréhension mutuelle sont des éléments essentiels pour le maintien de la culture d’entreprise ». Des pourparlers ont été engagés entre les deux parties sous les auspices de la délégation du Travail et de la sécurité sociale du Littoral, apprend-ton de sources bien introduites. En cas de séparation, les employés exigent que leur soit versée non seulement une prime de bonne séparation supérieure au montant du salaire mensuel en fonction de l’ancienneté dans la boîte, mais également, le paiement d’un bonus prenant en compte la performance et la qualité de service. A ces revendications, la direction générale réaffirme sa détermination à dialoguer avec ses employés et « à répondre à leurs préoccupations tout en promouvant un environnement sain et collaboratif », a-t-elle souligné.

uNe coNSéqueNce Du DépArt Du Groupe BANcAire Du cAmerouN

En effet, Standard Chartered Bank Plc avait manifesté son intention de se séparer de sa filiale camerounaise et de six autres en Afrique et au Moyen-Orient le 14 avril 2022. Raison pour laquelle, le groupe en activité dans le pays depuis 1986, a décidé le 31 juillet de la même année, de « la fermeture de tous les comptes individuels existants et l’arrêt des produits et services proposés aux clients particuliers », a-t-on pu lire sur une note produite par la structure et parcouru par LFA. Pour justifier cette décision, Idrissa Kamara, son président directeur général (PDG) évoquait la volonté de la banque de « s’assurer que toutes les ressources soient correctement dirigées et utilisées pour la croissance continue et la durabilité de ses activités bancaires aux entreprises et aux institutionnels ». Depuis lors, un repreneur serait en train de reprendre la structure pour lui donner une nouvelle orientation, d’où la réaction des employés. Au 31 décembre 2021, son encours de crédits au Cameroun se situait à 84,2 milliards de Fcfa, contre 251,2 milliards de Fcfa pour son encours de dépôts

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