C’est ce qui ressort de la deuxième session du Comité national de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public, tenue le 9 juin 2022 à Yaoundé.

Après le retard accusé lors la tenue de la première session en novembre 2021, les membres du Comité national de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public, se sont retrouvés le 9 juin 2022 à Yaoundé, dans le cadre de la deuxième session de cette instance. Présidée par l’honorable Moutymbo Rosette Ayayi, présidente de la Commission des finances et du budget à l’Assemblée nationale, la rencontre a permis de dresser le bilan global de l’exécution physico-financière des projets inscrits au Budget d’investissement Public (BIP) au 31 décembre 2021.

Selon le Comité, au cours de cette session qui accueillait son nouveau vice-président, Aristide Bernard Ndo, désigné le 6 juin 2022 par le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), le taux d’exécution physique des projets au 31 décembre 2021, était de 74,99% contre 92,36% à la même période en 2020, soit un recul de 17,37 points. Et « le taux d’engagement quant à lui est de 81,41% en valeur relative contre 95,69% à la même période de l’exercice 2020, soit une baisse de 14,28 points; un taux de liquidation de 80,64% en valeur relative! Contre 95,00% à la même période en 2020, soit une diminution de 14,36 points ; un taux d’ordonnancement de 80,49% en valeur relative contre 94,98% à la même période en 2020, soit une baisse de 14,49 points », détaille la note d’information du ministère en charge de l’Economie.

Au niveau des régions, celles du Nord et de l’Adamaoua enregistrent les plus belles performances avec respectivement 97,16% et 91,51% de taux d’exécution. Elles sont suivies par l’Ouest et le Nord-ouest, respectivement avec 86, 42% et 80,74%. La région du Centre ferme la queue avec 65,03 %. Il convient de préciser que les difficultés au niveau de l’exécution restent toujours les mêmes.

En effet, en plus de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, il y a également l’insécurité dans certaines régions, l’appropriation insuffisante des procédures de contractualisation par les responsables des exécutifs communaux, la maturation insuffisante de certains projets budgétisés, l’abandon de certains chantiers et la crise sécuritaire dans certaines régions. A tous ces griefs cités plus haut, il faut ajouter la transmission tardive des dossiers d’appel d’offre en commission dans certains ministères, l’appropriation insuffisante des réformes des finances publiques en cours, la faible appropriation des nouvelles procédures d’exécution des fonds de contreparties et des subventions d’investissement public, le faible engouement des prestataires à soumissionner à la commande publique et le non-paiement des décomptes.

En 2021, la dotation globale consacrée au BIP était estimée à près de 1406,5 milliards de Fcfa en autorisation d’engagements, et à 1352 milliards de Fcfa en crédits de paiement, soit une hausse de 7,8% en valeur relative par rapport à l’exercice 2020 et 97,7 milliards de Fcfa en valeur absolue, soit 29% du budget général. Dans le cadre de l’accélération de la décentralisation, la dynamique d’accroissement des ressources transférées aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD) a été maintenue en 2021. Ainsi, en marge des ressources prévues pour la mise en place des régions, le montant total des ressources d’investissement transférées aux Communes est de 102 milliards de Fcfa, soit 17,7% des ressources internes ordinaires affectées au BIP 2021.

En 2022, l’enveloppe globale consacrée à l’investissement public est de 1 555,3 milliards de Fcfa en Autorisations d’engagement (AE), et 1 479 milliards de Fcfa en Crédits de Paiement (CP), soit une hausse de 9,4% en valeur relative par rapport à l’exercice 2021 et 127 milliards de Fcfa en valeur absolue.