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Cedeao : dessous de la levée des sanctions du Niger, du Mali et Burkina-Faso

Lors du dernier sommet extraordinaire de la Communauté économique douanière des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) tenu en fin février dernier à Abuja au Nigeria, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’instance régionale ont annoncé la levée de sanctions contre le Niger, le Mali, le Burkina-Faso mais aussi la Guinée. Une décision intervenue après le retrait le 28 janvier dernier des trois premiers, de cette organisation communautaire qui œuvre au développement économique de ses pays membres tout en jouant un rôle crucial dans la gestion des conflits régionaux. La Cedeao était alors accusée par les régimes militaires en place dans ces trois Etats, d’être « sous influence des puissances étrangères » et de représenter une « menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur ».C’est donc en somme une manière de désamorcer une bombe qui allait à coup sûr, plomber le processus d’intégration qui semblait pourtant bien avancé en Afrique de l’Ouest. « La Cedeao n’est pas simplement une organisation. C’est une communauté des peuples qui est au-dessus des individualités. Pour les Chefs d’État, il est important que nous préservions notre famille. Les peuples du Niger, du Mali et du Burkina Faso continuent de faire partie de notre famille. La famille doit rester unie. Les Chefs d’État travaillent pour que les peuples restent ensemble pour leur bien-être », a indiqué le ministre béninois des affaires étrangères lors d’une sortie face à la presse le 26 février.

En effet, même si de manière officielle le prétexte de la levée des sanctions émanerait du fait que les chefs d‘État se sont rendus compte de la souffrance des peuples des pays sous sanctions, il est clair que les dirigeants de la sous-région ont voulu éviter les dissensions qui auraient pu conduire à l’implosion de la Communauté. En réalité, les gouvernants ont pris conscience du fait que ce retrait groupé de trois membres allait impacter sur l’intégration au sein de la Cedeao. Dans un premier temps, les personnes et les biens issus du Burkina, du Mali et du Niger n’allaient plus avoir la possibilité de circuler librement au sein des autres pays membres de la Cedeao comme c’était devenu le cas. Ce qui allait alors avoir un impact logique sur les échanges commerciaux qui s’étaient déjà affaiblis ces dernières années dans la sous-région suites aux tensions diplomatiques. Par la suite, plus avoir accès à un marché comme celui du Nigeria par exemple, fort de plus de 200 millions de consommateurs, n’est pas une bonne chose pour le Niger, le Mali et le Burkina Faso. On peut également y voir dans cette levée de sanction, la main cachée de la puissance coloniale, notamment la France, qui sentait déjà la fin prématurée du Fcfa. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso tous regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), qu’ils ont fondée en septembre 2023, se dirigeaient vers la sortie e cette monnaie commune à huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), mais aussi de six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

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