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Bras de fer entre l’entreprise Sano et le gouvernement

Suspendue le 4 mars par ce dernier pour respect des normes en vigueur en la matière, celle-ci dénonce la méthode utilisée et entend saisir a cet effet les instances compétentes.

Une suspension d’activités de six mois. Telle est la sanction qu’a écopé la société Sano, spécialisée dans la production et la distribution de l’eau minérale. Dans un arrêté signé le 4 mars 2021 à cet effet, Gabriel Dodo Ndoké, ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt) lui reproche « le non-respect des normes d’exploitation et de conditionnement de l’eau des bouteilles et de bonbonnes d’eau destinée à la consommation du public en application des dispositions des articles 95, 213, et suivant la loi du 14 décembre 2016 portant Code minier… », écrit-il. Aussitôt fait, les services compétents du ministère du Commerce (Mincommerce), notamment la Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes a procédé non seulement à la fermeture des installations de ladite entreprise, mais également à la saisie des produits incriminés.

En réaction, l’entreprise par le biais de son directeur général a publié une « lettre de mise au point », le 5 mars 2021. Dans celle-ci, elle dit « n’avoir pas encore été notifiée de cette décision ». Par conséquent, « la Société Sano, entreprise citoyenne de nationalité camerounaise précise qu’aussitôt notifiée, elle tirera les conséquences qui s’imposent », précise-t-elle. Cette dernière n’exclut pas des poursuites judiciaires à l’encontre de l’Etat. « La société Sano informe les uns et les autres que tout ce qui sera entrepris sans cette notification préalable, engagera la responsabilité pleine et entière de ses auteurs », poursuit-elle. Sont ainsi visés, le ministre des Mines (Minmidt) et son collègue du Commerce, auteur de l’instruction donnée le 5 mars dernier à la Brigade de contrôle et de répression des fraudes de son département ministériel. « Au regard de ce qui précède, et au nom de la protection et la préservation de la santé des consommateurs, je vous demande d’organiser, toutes affaires cessantes, le déploiement de vos équipes sur le terrain en vue de procéder au retrait immédiat des produits incriminés du marché », écrit-il.

Entretemps, la levée de la suspension des activités de cette entreprise dès septembre 2021 est conditionnée par la réalisation d’un plan du site faisant ressortir « clairement le périmètre des points de captages », la présentation d’un rapport de décontamination totale du site réalisée par une structure agréée par le ministère de la Santé publique (Minsanté). A côté de ces deux prescriptions, le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique exige également de l’entreprise, la présentation d’un plan de gestion des déchets approuvé par l’administration en charge de l’environnement, et la mise en place des lignes de conditionnements automatisées pour toutes ses gammes de produits. Aussi, il est attendu d’elle, la modification de son étiquette de dénomination d’eau « minérale naturelle » en « eau Sano », tout comme elle devra présenter les résultats des analyses physicochimiques et microbiennes complètes réalisées par un laboratoire agréé par le Minmidt ou le Minsanté.

De son côté, l’entreprise suspendue tient à rassurer les consommateurs de ce « qu’elle a mis et mettra tout en oeuvre pour la qualité irréprochable de ses produits ». Car, dit-elle, « elle n’a jamais préalablement reçu une quelconque mise en demeure relative au conditionnement de ses produits ». Une chose est sûre, la joute entre les différentes parties est loin d’être terminée.

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