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Comment l’innovation financière peut booster le développement de l’Afrique

L’innovation financière désigne la création de nouveaux produits financiers, destinés à combler les vides du marché afin de remplir l’ensemble des marchés et, par conséquent, permettre les transferts de fonds de prêteurs à emprunteurs de manière plus efficace. Cette notion apparue depuis quelques années seulement dans le monde, peut de l’avis de plusieurs experts des questions financières, aider l’Afrique à augmenter son volume des investissements, tout en maintenant un contrôle strict de sa dette. En effet, même si elle parait moins importante par rapport à celle des pays développés, la dette cumulée des pays africains atteint tout de même le chiffre inquiétant de 1400 milliards de Fcfa (751.110 milliards de Fcfa). Et bien plus que la dette elle-même, les économistes précisent que c’est sa charge, c’est-à-dire le remboursement des intérêts, qui peut paraître difficilement soutenable pour ces nations pauvres.

Et donc, compte tenu des difficultés économiques de l’Afrique aggravée du fait de la chute des cours du pétrole constatée sur le marché international depuis mi 2014, et l’apparition en début d’année dernière de la pandémie liée au Covid-19, le continent qui connait un sérieux déficit de financement de ses projets de développement, peut davantage puiser des ressources dans ces formes de financement qui n’étaient pas utilisées auparavant. C’est le cas par exemple du financement participatif qui désigne un moyen de lever des fonds auprès des particuliers ou des entreprises, afin d’aider à la conception ou au lancement d’un projet, ou encore des solutions uniques de transfert de risque qui réduisent le coût du financement.

L’autre procédé de l’innovation financière comme l’explique Frannie Léautier, experte de la finance internationale dans une interview accordée au média Afrique la Tribune est : « le conditionnement d’un portefeuille d’actifs appartenant au gouvernement et leur mise à disposition sur les marchés privés afin de lever des capitaux pour financer de nouveaux besoins en infrastructure ». Cette initiative permettrait aux Etats de ne pas toujours avoir recours aux bailleurs de fonds internationaux généralement très exigeants. Et la Tanzanienne qui a occupé le poste de vice-présidente de la Banque africaine de développement (BAD) d’ajouter : « une autre innovation importante comprend de nouvelles façons de penser la gestion des risques à travers des mécanismes de transfert des risques ou des solutions de rehaussement de crédit. Certaines innovations dans le domaine de la finance concernent également des solutions alternatives pour réunir fonds propres et dette et des approches flexibles pour faire correspondre la variété des besoins avec des solutions de type mezzanine. L’émission d’obligations durables ou d’obligations vertes est également un moyen innovant de financer l’approvisionnement en électricité et en eau ou les besoins de collecte des déchets des villes. Les innovations dans la structuration des frais, peuvent également être innovantes, comme dans le cas où les frais sont facturés et la manière dont les frais sont perçus ». Il est donc clair aujourd’hui que l’innovation financière représente un moyen pour l’Afrique de se sortir de la pauvreté. A cet effet, les gouvernants du continent gagneraient à promouvoir cette notion dans leurs pays respectifs afin d’en tirer véritablement tirer profit. Et ceci pourrait se faire comme le recommandent les experts, à travers la mise en place des environnements règlementaires appropriés et la mise en oeuvre des projets pilotes entre autres.

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