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Comment Motaze a préparé le nouvel accord avec le FMI

Le ministre des Finances s’est attelé à restructurer la dette de la Sonara, viabiliser la dette du Cameroun et améliorer le climat des affaires pour répondre aux exigences du FMI.

Au moment où le Cameroun négocie un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI), le ministre de Finances semble serein pour avoir rempli à son niveau les conditionnalités posées par l’institution de Bretton Woods. En effet, lors de la 5è revue de l’accord triennal de 2017, les experts du FMI avaient émis des réserves sur l’assainissement budgétaire, le risque élevé de surendettement, l’améliorer du climat des affaires, la gouvernance et la restructuration de la Sonara. Dans une lettre du ministre des Finances adressée au FMI, Louis Paul Motaze fait le point des actions menées pour satisfaire au désidérata des bailleurs de fonds ainsi que des indicateurs pris en compte dans la prospective gouvernementale. « Concernant les projections à moyen terme, les indicateurs de la dette ont été établis sur la base d’une hausse des exportations pétrolières et gazières due à la production supplémentaire résultant des explorations », avait alors écrit le ministre.

Maîtrise de la dette de la Sonara

S’agissant de la dette de la Sonara, l’argentier camerounais avait annoncé que la restructuration de la dette bancaire de la Sonara a bien avancé. En effet, un accord de restructuration a été trouvé en septembre avec toutes les banques créancières, représentant environ un tiers de la dette totale de la Sonara de 731 milliards de Fcfa à fin juillet 2020. Selon le Minfi, cet accord est basé sur un plan d’affaires quinquennal de la Sonara agissant et fonctionnant uniquement comme importateur de pétrole. Il est soumis à la production d’une lettre de confort de l’État en faveur des banques créancières, qui permettrait à la Cobac d’appliquer à leurs expositions sur la Sonara le traitement prudentiel habituel et préexistant applicable au non-provisionnement des expositions sur l’État ou garanties par l’État et il est garanti par le nouveau prélèvement pour soutenir la Sonara. Le gouvernement a émis la lettre de confort en février 2020 et une nouvelle structure des prix du pétrole est entrée en vigueur en mars (repère structurel). « Cette nouvelle structure tarifaire comprend un prélèvement sur les produits pétroliers raffinés importés (47,88 Fcfa par litre) qui sera déposé sur un compte séquestre ouvert à la Beac pour garantir le remboursement de la dette de la Sonara. Des entretiens sont en cours avec les créanciers non bancaires (négociants en pétrole) », peut-on y lire.

Une Stratégie triennale de résilience de 453 milliards de Fcfa

Quant à la situation de la dette du Cameroun, elle a été jugée viable en dépit d’un risque élevé de surendettement extérieur et global. Les autorités camerounaises sont attachées à leur stratégie d’endettement prudente qui repose essentiellement sur les prêts concessionnels. Le renforcement de la gestion de la dette se poursuivra. La participation du Cameroun à l’initiative de suspension du service de la dette lui permet de consacrer des ressources aux dépenses d’urgence liées à la crise, plutôt qu’au remboursement de la dette. À cet égard, les autorités appellent de leurs voeux la conclusion rapide d’accords bilatéraux avec les créanciers officiels en vue d’un rééchelonnement effectif de la dette.

Parallèlement aux mesures d’urgence strictes mises en oeuvre pour contenir et atténuer la propagation de la pandémie de Covid-19, le ministère des Finances a formulé et adopté une Stratégie triennale de résilience et de soutien socio-économique pour 2020-2022 estimé à 825 millions de dollars soit 2% du PIB, dont environ 320 millions de dollars pour 2020. Selon le Minfi, cette stratégie comprend cinq piliers, à savoir : la riposte sanitaire pour prévenir la propagation de la pandémie et prendre en charge les personnes infectées; l’atténuation des répercussions économiques et financières de la pandémie par des mesures de soutien aux filières et secteurs touchés; l’approvisionnement en produits essentiels; la recherche et l’innovation pour le développement des solutions endogènes à la crise et la résilience sociale pour atténuer les répercussions de la pandémie Covid-19 sur les personnes et les ménages vulnérables.

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