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Des solutions de récupération de la Jacinthe des cours d’eau

C’était au cours d’un Workshop sur la question qui s’est tenu mardi 7 décembre dans la ville de Douala.

Dans l’optique de trouver des ébauches de solutions à la jacinthe d’eau ainsi qu’à d’autres plantes invasives qui envahissent le fleuve Wouri à Douala, une mission des étudiants en architecture de l’Ensap de Bordeaux et de l’Ecole supérieure spéciale d’architecture du Cameroun (Essaca), en partenariat avec la mairie de la ville de Douala a récemment été autorisée. A l’issue de leurs différentes descentes sur le terrain, ces apprenants ont proposé des solutions de valorisation de ces plantes. Parmi elles, la construction de centre de valorisation des plantes invasives dans les zones ou villages côtiers peuplés.

Le principe de construction du centre est simple. Le but est d’utiliser des matériaux locaux comme la terre et le bambou. En outre, « on peut émettre l’hypothèse d’utiliser les plantes fibreuses dans le torchis, puisque comme ça ont créé un lien qui fait que la terre est plus compacte et plus rigide, donc on a déjà cette première utilisation dans le bâtiment qui fait qu’on est vraiment sur du produit local », précise Eloise Cavizares, étudiante niveau master 1 à l’Ensap Bordeaux. Cette jeune femme a travaillé dans la localité de Fiko.

D’après sa partenaire Marie Ange Bonga Bonga, étudiante niveau master 1 à Essaca, elles ont pensé implémenter une initiative qui implique directement les populations riveraines. « Notre processus est divisée en trois phases : désengorgement de l’axe Fiko, pour leur permettre d’avoir un axe navigable et pour leur permettre aussi de dégager certaines berges, et d’avoir des espaces et une vie de société comme les villages côtiers de Douala ont l’habitude d’en avoir une », indique-t-elle. Et de poursuivre. « Là on est dans un processus où la Jacinthe et les autres plantes invasives seront récoltées par le moyen le plus simple qu’est la pirogue, auquel on ajoute un dispositif qui leur permettrait avec les différents moyens et les matériaux locaux, de ramasser la Jacinthe et ramener jusqu’à un ponton. De ce ponton, elle sera acheminée vers le Centre de valorisation des plantes invasives à travers un pousse-pousse, qu’ils pourront toujours se fabriquer avec les matériaux locaux ».

Les plantes récupérées et trier iront au compostage. Ce qui d’après ces étudiants, pourra servir dans leur plantation ou encore à faire du Commerce. La population peut également avec des fibres de Jacinthe ou de caniche séchée, réaliser des tressages, des paniers. « Elle peut aussi utiliser ses souches sèches pour les mélanger au torchis et construire des bâtisses », indiquent ces étudiantes en architecture. Le Cameroun compte environ 270.000 hectares de mangroves et près de 5 millions d’habitants, dans les zones côtières.

JACINTHE D’EAU : UN DANGER POUR LES POPULATIONS

La région du Littoral représente à elle seule, environ 60% des territoires de mangroves dans le pays. Si Douala est considérée comme poumon économique du pays, c’est en grande partie grâce à son ouverture à la mer, à travers le fleuve Wouri. La sauvegarde de ce dernier est donc nécessaire pour continuer à assurer la fluidité des personnes et des biens. Toutefois, les populations riveraines doivent faire face à un problème : la Jacinthe d’eau. Elle représente d’après l’administration locale et les environnementalistes, un danger pour la population, parce qu’elle infecte « considérablement » les ressources en eau qui devient un vecteur de maladie. Cette plante marine affecte également le milieu de vie de plusieurs espaces de la faune et la flore aquatique. Dans un tel contexte, la valorisation de ces plantes serait un atout dans la lutte contre ses espaces. « Elle pourrait tout aussi constituer une source de rentabilité économique de part les nombreux produits que sa transformation peut créer », indique la Communauté urbaine de Douala (CUD).

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