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Dialogue public-privé : La main tendue de la DGI au Gicam

Son directeur général Modeste Mopa Fatoing, l’a indiqué à Douala le 14 septembre 2022 au cours d’une concertation avec le principal groupement patronal du pays.

Démarrer une nouvelle collaboration avec le secteur privé. C’est la raison de la visite du directeur général (DG) des impôts à Douala. Au cours de la concertation avec le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), la première d’une série de trois jours le 14 septembre, Modeste Mopa Fatoing s’est ouvert au dialogue avec le patronat pour trouver des solutions durables aux problèmes auxquels font face les entreprises. « Je suis venu à Douala pour tendre la main au secteur privé en général et au Gicam en particulier », a-t-il lancé.

Saisissant cette perche, Célestin Tawamba, le président du Gicam a insisté sur la nécessité du changement de paradigme fiscal. « Taxez sur le bénéfice et non sur le chiffre d’affaires. Voilà ce qu’on nous a appris. C’est en fait un problème auquel il faut trouver des solutions. Ce que nous avons bien entendu. Elles vont permettre à l’Etat d’encaisser et de rendre cela neutre. Car, ce système est particulièrement préjudiciable aux entreprises à faible marge », a-t-il relevé. Poursuivant son propos, il suggère l’institutionnalisation des concertations entre le public et le privé en prélude à l’élaboration des projets de loi de Finances à soumettre à l’examen du parlement. « Il va falloir associer les entreprises à l’élaboration des lois fiscales. Car, ce qui se fait sans elles est contre elles. J’ose croire que cette visite du directeur général des impôts chez nous, est le début d’une nouvelle collaboration entre l’administration fiscale et le secteur privé », a-t-il souhaité.

Les problèmes de fond abordés

La concertation entre la Direction générale des impôts (DGI) et le Gicam, intervient dans un contexte caractérisé par le manque de confiance des chefs d’entreprise vis-à-vis des canaux de concertation mis en place par l’Etat, en vue de favoriser le dialogue public-privé. En effet, la plupart des propositions du secteur privé peinent à être implémentées par les pouvoirs publics. La preuve, la pression fiscale est passée de 12,7% en 2019 à 13% en 2020.

Par conséquent, pour 67 voire 70% des entreprises, les difficultés fiscales et douanières figurent au rang des premières contraintes sur les activités tout en affectant leurs rendements selon les enquêtes du Gicam. Raison pour laquelle, le principal groupement patronal du pays n’a eu de cesse depuis plusieurs années, de décrier le système fiscal actuel. « Il est considéré comme confiscatoire parce que très axé sur la collecte. Et très souvent, certains veulent procéder par l’embuscade. C’est une anomalie qui résulte sur le poids de l’imposition assise sur le chiffre d’affaires, ceci en dehors de la rationalité économique », dénonce Célestin Tawamba. Des allégations réfutées en bloc par le patron des impôts. « J’aurais pu épiloguer sur le fait que les agents économiques sont en fait les principaux fossoyeurs de l’économie. Les arguments ne manquent pas. Mais, je ne suis pas venu à Douala pour ça ! », répond-t-il.

Toutefois, il loue le dynamisme des dirigeants d’entreprises et la résilience de l’économie. « Il y a de cela quelques jours, nous avons produit les résultats des performances à mi-parcours de cette année. Il y ressort une augmentation d’environ 300 milliards de Fcfa par à la même période l’année dernière. Cela montre non seulement la résilience de notre système fiscal mais aussi de notre économie. Je profite pour rendre hommage au dynamisme des dirigeants d’entreprises », se réjouit Modeste Mopa Fatoing cité plus haut. Entretemps, la lettre du président du Gicam invite l’Etat à travers le ministère des Finances via la direction générale des impôts, à appliquer une fiscalité juste et économique de nature à permettre à l’entreprise de continuer à se développer et de payer les impôts. Selon le président d’Ecam, « il est évident que la pression fiscale est de plus en plus forte », écrit-il. « Elle ne touche pas seulement les grandes entreprises, mais aussi et surtout, les PME qui n’ont pas les moyens de s’offrir les experts en optimisation fiscale. D’ailleurs, le critère fiscal est celui qui tire vers la bas, le classement du Cameroun dans le Doing Business », renchérit-il.

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