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Echanges commerciaux : Le Cameroun veut retourner dans l’Agoa

Le sujet a été au menu des échanges le 5 mai dernier entre l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun et le ministre du Commerce à Yaoundé.

Exclu depuis le 1 er janvier 2020 de l’African growth and opportunity act (Agoa), le Cameroun souhaite intégrer à nouveau cet accord afin de bénéficier des préférences commerciales offertes à ses produits par les Etats-Unis. C’est le plaidoyer qu’a fait Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce) à Son excellence John Lamora, le nouvel ambassadeur américain à Yaoundé. C’était au cours du tête-à-tête du 5 mai dernier entre les deux personnalités. « Il faudrait voir comment relancer la machine depuis la suspension du Cameroun de l’Agoa. Le pays n’a pas tiré pleinement avantage de cette initiative pour plusieurs raisons. Il se pose des problèmes d’assistance et techniques », a plaidé le membre du gouvernement.

Selon les données de l’ambassade américaine relayées par « Jeune Afrique », le Cameroun a exporté 220 millions de dollars de biens vers le pays de l’oncle Sam en 2018, dont 63 millions de dollars au titre de l’Agoa. Pour rectifier le tir, le Mincommerce conditionne un meilleur accès des produits camerounais sur le marché américain par le respect des normes. Raison pour laquelle, ce dernier prescrit aux entreprises exportatrices, le renforcement des capacités de production et d’approvisionnement, la connaissance des règles du marché et la réalisation des joint-ventures conformément aux lois et règlements en vigueur.

D’autre part, la création des hubs de Dakar au Sénégal et d’Accra au Ghana peut s’apparenter comme une volonté des autorités américaines de créer davantage de facilités en vue de l’accès des produits africains sur leur marché. Car en effet, les entreprises exportatrices déplorent très souvent le changement régulier
des normes américaines. Ce qui constitue un véritable obstacle. En réponse, le diplomate américain dit avoir pris bonne note. « Je suis là pour explorer les pistes de solutions envisageables. C’est un chemin que
nous voulons également suivre. Je vais transmettre le message aux autorités de Washington. Nous sommes prêts à travailler ensemble. L’entrée des produits vers les Etats-Unis obéit aux normes », a déclaré l’ambassadeur John Lamora.

Au-delà du non-respect des normes américaines par les produits camerounais, la suspension du Cameroun de l’Agoa serait également tributaire des « violations des droits humains». Une accusation à la-
quelle s’est insurgé René Emmanuel Sadi, le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du gouvernement qui accusait le pays de l’oncle Sam de « méconnaitre la réalité des faits sur le terrain ». Pourtant, Washington avait décidé fin octobre 2019, que les « violations grossières et répétées des droits humains internationalement reconnus », justifient de priver le pays du président, Paul Biya au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, du traitement commercial préférentiel dont il bénéficiait.

N’ayant pas abordé cet aspect, le ministre camerounais du Commerce préfère se servir de la position géographique de son pays, et du rôle qu’il joue en Afrique centrale pour inciter les Etats-Unis à le réintégrer dans l’Agoa afin de permettre aux produits américains de tirer pleinement profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). « Ces investisseurs pourraient tirer profit des avantages offerts en produisant sous le label Cameroun dans les secteurs du textile, de l’agro-industrie », a souligné le Mincommerce

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