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Halte à la flambée des prix produits alimentaires !

La situation alimentaire est en train d’atteindre un seuil critique au Cameroun en cette fin d’année où la demande dans les ménages explose littéralement. Il ne serait d’ailleurs pas exagéré de l’affirmer, au vue de la pénurie et de la tendance haussière des prix de la plupart des aliments, observée depuis quelques semaines dans les marchés du pays. Pour dire vrai, il n’y a plus beaucoup de segments dans l’agroalimentaire qui échappent à l’emprise de la vie chère, au grand désarroi des populations qui trinquent amèrement face à cette situation.

Très consommé dans le pays, le poisson frais dont certaines variétés s’obtenaient à partir de 600 Fcfa le kilogramme il y a environ deux mois, a pratiquement disparu des congélateurs dans les poissonneries. Les importateurs à l’instar de Congelcam qui contrôle 80% du marché local, justifient la rareté de cet aliment par l’explosion des coûts du fret maritime international et l’augmentation de la demande internationale. Si l’on n’y ajoute les différentes procédures administratives en place sur le plan locale, la flambée des prix devient inévitable.

A l’image du poisson, le poulet de chair se fait lui aussi rare dans les étals. Lorsqu’on en trouve, il est vendu à prix d’or, soit 4500 Fcfa pour une volaille cédée autrefois à 2500 Fcfa voire moins. Même les poules pondeuses que l’on pouvait s’octroyer à une époque pas très lointaine à 1800 Fcfa, s’arrachent désormais à au moins 3500 Fcfa l’unité. On croirait être au lendemain d’une grippe aviaire qui a décimé les poulaillers, tellement avoir du poulet sur la table est redevenu un luxe au Cameroun. Et que dire de la hausse du prix du riz, autre aliment très consommé dans les maisonnées ? Ici, il faut désormais débourser 9500 Fcfa pour le sac de 25 kilogrammes de la variété la moins onéreuse. Or, il y a encore quelques mois, on pouvait trouver la même quantité de riz à 8500 Fcfa. A côté, d’autres aliments suivent la même courbe ascendante dans les marchés à l’instar des tubercules, le sel et des huiles végétales pour ne ce citer que ceux-là.

Cette situation n’est guère surprenante puisque plusieurs alertes avaient déjà été données dans ce sens. En effet, face à la hausse vertigineuse (20 à 400% selon les cas) des prix du fret et des matières premières importées, le Groupement inter patronale du Cameroun (Gicam) avait déjà annoncé en début du mois dernier dans un communiqué, l’arrêt des activités d’importation et de production de ses entreprises membres. Deux mois plus tôt, c’est le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, qui écrivait à la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), l’appelant à « déréguler sans précédent les échanges commerciaux internationaux » face au renchérissement des cours des matières premières, la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et l’explosion du coût du fret maritime.

A l’allure où vont les choses et si rien n’est fait, on court tout droit vers une crise alimentaire d’ici l’année prochaine. C’est ainsi qu’avaient commencé les émeutes de la faim qui ont poussé les populations dans la rue en février 2008. Car passée l’euphorie de l’élection de Samuel Eto’o à la présidence de la Fecafoot, les réjouissances des fêtes de fin d’année et la tenue dans le pays de la prochaine CAN du 9 janvier au février 2022, les Camerounais vont se retrouver face à l’implacable réalité de la vie chère.

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