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Hommage à Martinez Zogo

La nouvelle du décès de Martinez Zogo est tombée comme un couperet en fin de matinée du dimanche 22 janvier 2023 à Yaoundé au moment où nous mettions sous presse l’édition du lundi 23 janvier 2023 et face aux contraintes d’imprimerie nous n’avons pas pu relayer cette triste information dans cette édition de votre bihebdomadaire.

En effet, c’est dans un état de décomposition avancé que le corps sans vie et totalement dénudé du journaliste de 51 ans a été retrouvé dans un lieu vague, situé dans la localité d’Ebogo, une banlieue de la capitale du Cameroun. Cette découverte macabre est ainsi venue confirmer les craintes qui animaient déjà ses proches et l’ensemble de la presse camerounaise, depuis sa disparition suite à son enlèvement six jours plus tôt dans la nuit du 17 janvier par des inconnus, alors qu’il était à bord de son véhicule pour regagner son domicile à Tsinga village.

Depuis cette mort brutale de Matinez Zogo, c’est l’indignation totale au sein de l’opinion publique camerounaise. Que ce soit parmi ses fans, les hommes politiques, les membres de la société civile ou même le citoyen lambda, très peu de personnes sont restées indifférentes devant ce qui est considéré comme un des pires crimes crapuleux commis au cours de ces trois dernières décennies au Cameroun. Le courroux a même franchi les frontières du pays au point de susciter la désapprobation au sein de la communauté internationale, où de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme et autres médias étrangers, n’ont pas tardé à réagir pour dénoncer cet acte bestial. C’est que, le choc est d’autant plus grand dans la mesure où le chef de chaine de la radio Amplitude FM, émettant depuis Yaoundé, a visiblement été assassiné de la plus brutale des manières. Selon plusieurs témoignages, sa dépouille portant de nombreux hématomes a été mutilée, preuve que l’homme a subi plusieurs supplices corporels avant que ne lui soit ôtée la vie.

Quelques jours après sa triste disparition, on en est encore à se demander ce qu’a bien pu faire Martinez Zogo pour mériter une fin aussi tragique et parmi les plus humiliantes ? On sait que le présentateur de l’émission « Embouteillage » qui s’était lancé depuis quelques années dans le journalisme d’investigation, avait pris sur lui de dénoncer de nombreuses tares sociales. Epris de justice, l’homme de média n’hésitait pas à donner des noms sur les antennes, appelant la justice à sévir face à ceux qu’il considérait comme les prévaricateurs de la fortune publique. Quoi qu’il en soit, rien ne saurait justifier une telle brutalité sur un être humain, digne d’un scénario de film d’horreur.

Martinez Zogo ne prendra donc plus jamais son micro pour dire tout haut ce qui se dit tout bas. Le journaliste a été humilié même après sa mort, preuve que ses détracteurs lui vouaient une haine viscérale. Il est clair que rien qu’on puisse faire ne le ramènera à la vie. Mais il est impérieux que toute la lumière soit faite sur son décès, afin que les commanditaires et auteurs de cet acte immoral, soient démasqués et punis conformément à la loi. S’il est vrai que le Cameroun est encore un Etat de droit, où la liberté d’expression tant prônée ne saurait être un vain mot, les autorités locales avec en tête le président Paul Biya, se doivent de tout mettre en oeuvre pour que l’enquête approfondie annoncée, aboutisse à des résultats probants, dans un bref délai. La police et la gendarmerie du pays en sont capables si elles ont les mains libres. Ce n’est que de cette manière qu’on pourra redonner de la dignité à la mémoire souillée de ce héros de la liberté.

Paix à ton âme, Arsène Salomon Mbani Zogo, de ton vrai nom.

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