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Huit nouveaux produits soumis à l’homologation des prix

C’est la substance d’un arrêté signé le 14 avril dernier par le ministre du Commerce.

Les pâtes alimentaires, la sardine à l’huile, la margarine, les alcools et spiritueux, les lessives et savons de ménage, les emballages, les câbles et fils électriques ainsi que les peintures et carreaux sont désormais soumis à l’homologation des prix en République du Cameroun. Ainsi en a décidé le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, via un arrêté signé le 14 avril dernier. Ce texte ministériel est une invite aux opérateurs économiques, distributeurs ou importateurs desdits produits de grande consommation, à déposer auprès de ses services compétents, les barèmes des prix. D’après la loi du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun, notamment en son article 44 alinéa 5, le dépôt des barèmes de prix est un préalable à la commercialisation de tout produit sur le territoire.

Les huit produits susmentionnés, rejoignent ainsi 17 autres déjà homologués à l’instar du lait, du riz, du poisson, de l’huile de palme brute, les huiles raffinées, le sel de cuisine, le sucre, le pain et les pâtisseries, les farines ainsi que les eaux minérales, la bière et les boissons hygiéniques. Entrent également dans le même registre, le gaz domestique, le ciment, le fer à béton, les tôles de couverture, les services des auxiliaires du transport maritimes, les services portuaires et les transports collectifs des voyageurs par route et chemin de fer. Par cet acte, les pouvoirs publics entendent maîtriser la hausse vertigineuse des prix des produits de grande consommation sur les marchés.

Car, en effet, certains opérateurs ont décidé de manière unilatérale de porter à la hausse, les prix de certains produits de grande consommation. C’est notamment le cas des cimenteries, et tout récemment, des boulangers et meuniers. Pourtant, certains experts pensent que cette mesure ne peut résoudre la situation tributaire de la conjoncture internationale. Sinon, comment peut-on acheter plus cher pour en revendre moins cher ? Economiquement, ce serait un véritable suicide et une porte ouverte à la banqueroute pour une entreprise. A la place, il serait mieux pour les pouvoirs publics de changer de paradigme économique en mettant davantage l’accent sur la production locale afin de moins dépendre des importations. Pour le Camerounais Albert Zeufack, économiste en chef de l’institution financière internationale pour la région Afrique, a fait quelques propositions. « Alors que les pays africains se trouvent confrontés à une incertitude persistante, à la perturbation de l’approvisionnement et la flambée des prix des engrais et des produits alimentaires, les politiques commerciales peuvent changer la donne en garantissant la libre circulation des denrées alimentaires à travers la région. Avec des marges budgétaires limitées, les décideurs doivent se tourner vers des options innovantes comme la baisse ou la suppression temporaire des droits à l’importation sur les denrées alimentaires de base, pour venir en aide à leurs concitoyens », souligne-t-il.

Les gains pour l’Etat seraient importants. A titre d’illustration, l’incorporation des farines locales dans la fabrication du pain revêt de nombreux avantages selon l’activiste agronome, Bernard Njonga, de regrettée mémoire. « Si aujourd’hui, une décision d’incorporation de 10% de farines locales panifiables dans le pain était décrétée, cela impliquerait une production de 68.200 tonnes de tubercules, 34.000 hectares de champs, 5.700 emplois et plus de 10 milliards de Fcfa d’économie chaque année », expliquait-il. Pour y parvenir, il va falloir non seulement une réelle volonté politique, mais également des investissements conséquents.

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