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« Impulser une synergie entre les Etats de la sous-région afin de réduire les écarts en termes de coût de financement »

Dans cette interview, le président du cadre permanent de concertation des Trésors publics de la Cemac revient sur le rôle de cette nouvelle instance, son fonctionnement et ses visées pendant son mandat d’un an.

Samuel Tela, Directeur de la Trésorerie à la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire du Cameroun.

Pouvez-vous davantage nous édifier sur les missions et objectifs du Cadre permanent de concertation des Trésors publics de la Cemac lancé le mois dernier à Douala ?

Le 1er janvier 2022 marque la date du démarrage effectif du Cadre Permanent de concertation des Trésors publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). L’entrée en vigueur de l’instruction N°06/CRCT/2021 de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) portant son institution, sa composition et son fonctionnement intervient après approbation du conseil de surveillance de la Cellule de règlement et de conservations des titres (Crct) lors de sa session du 18 novembre 2021. Ainsi, le Cadre régional de concertation est une instance de discussion des questions relatives au développement du marché des valeurs du Trésor de la Cemac. Son rôle est de favoriser le partage d’expériences en matière d’intervention des Trésors nationaux sur le marché. L’objectif à terme étant de coordonner, harmoniser et rationnaliser les actions des différents Etats sur le marché, afin de garantir des financements conséquents et à moindre coût au profit du développement économique et social des pays de la Cemac.

Comment va fonctionner cette nouvelle instance ?

Ledit cadre se réunira à une fréquence trimestrielle à savoir en mars, juin, septembre et décembre. En dehors de la présidence tournante par exercice qui revient à chaque Etat suivant l’ordre alphabétique, les pays de la sous-région disposent chacun de trois représentants ayant la responsabilité des tâches d’émission des valeurs du trésor alors que le secrétariat permanent est assuré par la Beac. Tout au long de l’année 2022, je vais présider aux destines de cette instance sous régionale en ma qualité de Directeur de la Trésorerie à la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire du Cameroun qui présidera aux destinées de. A cet effet, la session inaugurale tenue à Douala du 10 au 11 mars 2022 a permis de poser les jalons du chantier à venir et s’est soldée sur une note positive.

Quelles sont les grandes lignes de votre mandat s’il faut parler de vos objectifs ?

En effet, de nombreuses contraintes opérationnelles continuent de peser sur le développement des marchés des valeurs du Trésor de la Cemac, puisque certains États éprouvent parfois des difficultés à mobiliser les montants sollicités sur le marché ou sinon y arrivent parfois à un coût élevé. Ainsi, au cours de mon mandat, j’ambitionne d’impulser une synergie entre les Etats de la sous-région afin de réduire les écarts en termes de coût de financement (taux d’intérêt) pour une mobilisation optimale des ressources par les Etats, tout en rallongeant la maturité moyenne des titres émis et en préservant la soutenabilité de la dette. Cela contribuerait à améliorer la convergence entre les Etats et à rendre notre zone économique plus attrayante pour les investisseurs locaux et étrangers.

En termes de perspectives, comment comptez-vous implémenter les actions que vous entrevoyez ?

En perspective, il s’agira d’élargir la base des investisseurs constituée des investisseurs nationaux, et étrangers, des institutionnels comme particuliers et les informer régulièrement des opportunités offertes sur le marché des titres publics camerounais. J’entends également oeuvrer au respect des textes réglementaires notamment les Spécialistes, afin qu’ils puissent pleinement jouer leur rôle de teneur de marché et contribuer au développement du marché secondaire. Il est également question de garantir la qualité des titres émis par les Etats en poursuivant les réformes économiques et structurelles, qui visent à promouvoir la qualité de la signature de l’Etat auprès des investisseurs. Dans la même veine, il est également prévu d’améliorer la transparence et la communication sur le marché une information plus efficace des investisseurs et de renforcer les capacités de tous les intervenants et promouvoir une éducation financière de masse.

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