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Industrialisation : L’Afrique doit pouvoir transformer ses propres ressources

On ne le dira pas assez! L’industrialisation est la clé du développement de l’Afrique. L’un des pans étant la transformation locale des produits agricoles, pour permettre à terme au continent d’être moins dépendant des importations alimentaires. Si certains pays trainent encore le pas dans ce sens, d’autres à l’inverse semblent l’avoir compris et ont tracé la voie. Le dernier exemple en date est celui de la Côte d’Ivoire qui vient de se doter d’une usine de transformation de mangues. Située à Sinématiali au nord du pays, elle a été inaugurée le 10 août 2022 par le Premier ministre Patrick Achi. Etalée sur une superficie d’un hectare, la nouvelle infrastructure offre une capacité annuelle de broyage de 3 840 tonnes.

A noter que cette usine n’est qu’un volet d’un « gigantesque » pôle agroindustriel financé à hauteur de 142,8 milliards de Fcfa, soit 47,6 milliards de Fcfa issus de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc), 35,4 milliards de Fcfa de la Banque africaine de développement (BAD), 33,9 milliards de Fcfa du fond de l’Opep, 22 milliards de Fcfa en provenance de l’Africa Growth Together Fund, un fonds cofinancé avec la Chine, et enfin 3,9 milliards de Fcfa de la Fondation Saemaul pour la globalisation. Le projet cible la production et la transformation dans les filières riz, maïs, mangue, anacarde, karité ainsi que les produits animaux et halieutiques.

Pour revenir à l’usine de transformation de mangues dont la construction a nécessité un financement de 482 millions de Fcfa, elle devrait produire 64.000 litres de jus de mangue par jour et 576 tonnes de pulpe (purée) par an. Une aubaine pour les populations riveraines, et notamment les femmes, qui auront désormais une autre source de revenus, car étant appelées à ravitailler l’infrastructure en mangues. « Dorénavant, nous allons faire en sorte que tous les produits qui sont produits chez nous soient transformés ici, créent des emplois, et fassent gagner plus d’argent en les vendant comme produits finis à l’extérieur », a déclaré Patrick Achi à propos de cette usine.

A l’analyse, l’Afrique a en effet besoin d’initiatives locales à l’instar de ce projet agroindustriel de Côte d’Ivoire pour booster son développement. Comme à Sinématiali, elles sont porteuses d’emplois et aideraient par conséquent, à lutter contre le chômage et le sous-emploi sur le continent. Elles contribueraient également à réduire les importations qui obligent l’Afrique à débourser chaque année d’importantes sommes d’argent. A titre d’exemple, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), a fait savoir qu’en 2020, « plus de 80% des importations de produits alimentaires de base absorbées pars les pays africains provenaient de l’extérieur du continent, soit environ 60,5 milliards de dollars (39825 milliards de Fcfa) ».

L’autre grand problème que viendront régler les projets de transformation de produits alimentaires en Afrique est la gestion post-récolte. En effet, de grandes quantités d’aliments produites sont perdues, faute de conservation. Il n’y a qu’à voir comment certains produits comme la tomate, le plantain et divers fruits sont bradés au Cameroun en période de surabondance. Un vrai gaspillage alors que le pays peut mettre en place des stratégies pour transformer sa production agricole. Cela n’est pas seulement valable dans le domaine agricole, mais également dans les secteurs du bois, des hydrocarbures et encore des mines.

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