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La baisse des performances se poursuit

Selon le rapport 2020 de la CTR, les établissements et entreprises publiques ont connu une diminution du chiffre d’affaires, une « légère augmentation » de la valeur ajoutée et un endettement global « important ».

Au 31 décembre 2020, le chiffre d’affaires des Entreprises publiques du Cameroun a baissé de 25,54 % pour se situer à 1 116, 410 milliards de Fcfa contre 1 499,386 milliards de Fcfa en 2019. L’information a été rendue par la Commission technique de réhabilitation des entreprises (CTR) dans son rapport annuel des entreprises publiques 2020. Cette baisse est de 27,62% par rapport à 2018. Selon la CTR, il apparaît une tendance générale à la baisse du chiffre d’affaires en 2020 à l’exception du secteur Poste/ Télécommunications, Communication, Edition tiré par la Camtel. « Cette dégradation est en majorité attribuée aux effets de la pandémie à Covid 19 », a indiqué le document.

S’agissant de la valeur ajoutée consolidée pour 2020, l’équipe que dirige Martial Valéry Zang a fait savoir qu’elle est en « légère augmentation » de 6,13% par rapport à 2019, mais reste « très insuffisante » pour couvrir les charges et générer in fine les profits. « Les charges de personnel absorbent de manière globale plus de 60% de la valeur ajoutée et dans certains cas, la valeur ajoutée est totalement absorbée par les charges de personnel », lit-on dans le rapport. Le document poursuit en révélant que le profil des charges de personnel entre 2019 et 2020, reste le même dans 90% des structures avec une proportion supérieure à 30% du chiffre d’affaires, certaines allant au-dessus de 70%.

En ce qui concerne l’endettement global des Etablissements et Entreprises Publics (EEP), la CTR affirme qu’il reste « important » et s’est accru entre 2019 et 2020 de 5,07% pour l’endettement à long et moyen terme et présente une baisse de -9,06% pour les dettes à court terme. En 2020, la dette à court terme globale a représenté 160,44% du chiffre d’affaires combiné, contre 131,4% en 2019 tandis que la Dlmt globale représente 152,1% du chiffre d’affaires contre 107,8% en 2019. Au total, la dette globale représente 312,57 % du chiffre d’affaires en 2020.

LES RECOMMANDATIONS

Pour la CTR, cette contreperformance des entreprises publiques résultent non seulement des facteurs conjoncturels, mais davantage des facteurs structurels liés à la gouvernance des entreprises publiques. Les solutions mises en oeuvre par les pouvoirs publics ne sont pas vaines, ce d’autant plus qu’elles assurent une certaine survie à la limite de la vie harmonieuse que devraient connaitre les EEP pour redorer le blason de l’économie camerounaise. Les atermoiements rencontrés dans les différents secteurs étudiés, ne sont que des interpellations devant inciter à un questionnement
de plus sur les mesures adoptées comme solutions. Celles-ci, certainement peu ou pas efficaces, doivent conduire à penser de nouvelles pistes de solutions. Par exemple, les contrats plans appliqués à la restructuration de plusieurs entités publiques pourraient soit être complétés, soit être totalement substitués par une nouvelle forme de contractualisation mieux performante. Prendre des mesures relatives à la mise en oeuvre des solutions préconisées par les différentes études-diagnostic menées sur la santé de certains EEP. L’application des lois de 2017 et de leurs décrets subséquents de 2019, devrait bénéficier d’une rigueur plus acerbe sur certains points essentiels à l’instar de l’arrimage des statuts des EEP, la tenue des sessions des Conseils d’Administration et surtout des sessions des comptes dans les délais réglementaires et la classification des EEP à partir de nouveaux critères reflétant effectivement les performances réalisées par ces entités.

CONTEXTE

L’édition 2020 du Rapport sur la situation des entreprises publiques et des établissements publics a été enrichie à la faveur de l’intégration de quelques Missions de Développement (Mideno, Soweda, Meao, Meaden) et Instituts de Recherche (Irad, Irgm, INC), en raison d’une part, de leur participation à l’amélioration des conditions de vie des populations et le développement rural intégré des aires géographiques dans lesquelles elles sont implantées, et d’autre part, de leur importance pour le développement de l’économie nationale.

Il a été consacré dans ce Rapport, l’analyse d’une soixantaine d’entités reparties en huit secteurs d’activités dans les domaines de l’agriculture, la sylviculture, le développement rural, l’élevage, la pêche et les industries animales, des établissements financiers, des hydrocarbures, l’eau et l’électricité, de l’industrie et du commerce, du transport aérien et maritime, du génie civil, des BTP et l’habitat, des postes, des télécommunications et édition, sans oublier la santé, l’emploi, la sécurité sociale et la recherche scientifique. Cependant, en raison du retard observé dans le cadre de la tenue des sessions des organes de gouvernance, certaines entreprises publiques ou établissements publics n’ont pu faire l’objet d’analyse. En somme, le présent Rapport comprend une première partie sur l’analyse, des performances des entreprises publiques et des établissements publics, puis une seconde une partie sur la synthèse de l’analyse consolidée des principaux indicateurs de performances.

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