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La Beac hausse le coût du crédit en Cemac

Le taux d’intérêt des appels d’offres est passé de 3,50% à 4%, tandis que celui de la facilité de prêt marginal évolue de 5,25% à 5,75%, d’après une décision du Comité de politique monétaire réuni en session le 28 mars 2022.

Réuni en sa session ordinaire, le 28 mars dernier par visioconférence, le Comité de politique monétaire (CPM) a pris d’importantes résolutions portant sur la hausse du coût du crédit de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Y ont pris part, outre Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la banque centrale et président statutaire dudit Comité, une vingtaine de personnalités parmi lesquelles Dieudonné Evou Mekou, le vice-gouverneur de la Beac et Maurice Christian Ouanzin, secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) pour ne citer que celles-là.

Des résolutions prises à l’issue des travaux, il ressort que le Taux d’intérêt des appels d’offres (Tiao) passe désormais de 3,50% à 4% tandis que celui de la Facilité de prêt marginal (TFM) se situe désormais à 5,75% au lieu de 5,25% comme précédemment. Restent inchangés, le taux de la facilité de dépôt qui demeure à 0,00% et les coefficients de réserves obligatoires toujours à 7,00% sur les exigibilités à vue, et 4,50% sur les exigibilités à terme. Ces mesures ont été prises « après analyse des facteurs de risques pesant sur la stabilité monétaire et des développements observés sur le marché monétaire, d’une part, et au regard des perspectives macroéconomiques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à court et moyen termes d’autre part », peut-on lire de la décision signée par Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Beac. Elles ont ainsi pris effet depuis le 28 mars dernier.

Pour les spécialistes du monde de la finance, les mesures sus évoquées auront pour conséquence la hausse du coût du crédit de la Beac, et pourra se répercuter sur celui des banques commerciales qui, elles-mêmes prêtent aux opérateurs économiques. Il est à craindre selon eux, une restriction plus accrue au crédit afin de réduire la création monétaire en Cemac, laquelle est très souvent à la base de l’inflation à laquelle la sous-région souhaite s’attaquer. En effet, la Beac prévoit une remontée des pressions inflationnistes à 3,6% cette année contre 1,6% en 2021, +2,6% en glissement annuel. Aussi, la hausse des produits importés et principalement ceux d’ordre alimentaire, menace la stabilité monétaire de la Cemac. Raison pour laquelle, il est opportun de décourager le crédit en durcissant les conditions d’accès. Une analyse qui ne semble pas appréciée des entreprises qui se sentent fragilisées par lesdites mesures. Entretemps, la Beac table sur une augmentation de la masse monétaire de 13,5% en 2022. En outre, les membres du CPM ont également passé en revue les procès-verbaux des sessions extraordinaire et ordinaire du 25 novembre et du 20 décembre 2021, ainsi que le suivi des recommandations et résolutions du CPM et le rapport sur la politique monétaire. Le CPM a pris « acte de l’état de résolutions de sa matrice des résolutions et recommandations », peut-on lire dans la première décision issue de la session du 28 mars dernier.

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