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La production des farines locales devient plus qu’indispensable

C’est une hausse déguisée du prix du pain à laquelle les consommateurs assistent impuissants depuis quelques jours au Cameroun. Le gouvernement se refuse pourtant à admettre ce qui est désormais une évidence. D’ailleurs, dans un récent post publié sur sa page Facebook, le ministère du Commerce (Mincommerce), a indiqué à cet effet que « le prix de la baguette de 200 grammes reste inchangé à 125 Fcfa, de même que celui du sac de farine de 50 kg qui continue de coûter 19.000 Fcfa au stade du consommateur final ».

Sauf que cette information ne cadre pas avec la réalité sur le terrain. Car si le prix du pain n’a effectivement pas changé dans les espaces de vente, les boulanger ont subtilement procédé à la diminution du grammage au moment de la fabrication de cet aliment. D’ailleurs, nul besoin d’avoir une balance pour le constater, puisque la différence est nette quand on compare avec le pain livré il y a encore quelques jours. Et malgré les premières plaintes enregistrées jusqu’ici, la présence des équipes de la brigade nationale de répression et de contrôle des fraudes du Mincommerce se fait encore attendre sur le terrain pour sévir. Le fait est que par crainte d’une grogne au sein de la population en cas d’une hausse officielle du prix du pain, les fabricants de cet aliment ont plutôt choisi de diminuer les quantités pour ne pas tourner à perte. D’ailleurs, au lieu de trouver un compromis avec ces acteurs économiques afin de sortir de la crise, les autorités ont plutôt opté pour des menaces à leur endroit.

En effet, face à l’augmentation du coût du sac farine d’environ 3000 Fcfa selon les informations glanées auprès chez divers commerçants, la situation est devenue intenable pour ces acteurs de la filière qui éprouvent de plus en plus de difficultés à s’approvisionner. On se souvient d’ailleurs que le 8 février dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, écrivait au Directeur général de la société «La Pasta», qui avait préalablement suspendu ses opérations de production et de commercialisation de la farine de blé, pour l’inviter à reprendre les ventes à l’immédiat et sans condition.

Le Cameroun paye encore une fois le prix de sa mauvaise politique en matière de production locale. En effet, si on avait intégré le fait que la farine de blé, principal élément utilisé dans la production du pain au Cameroun est entièrement importée, il y a longtemps qu’on aurait mis en place un véritable processus pour favoriser la production du pain à base d’une matière première produite localement. C’est le cas de des farines de manioc, de plantain, d’igname ou encore de patate qui ont déjà été expérimenté dans le pays. Outre le pain, on retrouve de nombreux aliments produits à base de ces farines locales comme des biscuits et des gâteaux. Ce n’est d’ailleurs pas le potentiel qui manque puisque la terre est propice à ces cultures et la main d’oeuvre est assez importante. L’autre grand avantage serait les emplois créés grâce au développement de cette filière farine locale.

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