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La réduction de la fracture numérique au Cameroun préoccupe

La problématique sera débattue au cours de la première édition de la Journée nationale de l’économie numérique prévue le 11 mai 2021 à Yaoundé.

La capitale camerounaise, Yaoundé va accueillir le 11 mai 2021, la toute première édition de la Journée nationale de l’économie numérique. Organisée par le ministère des Postes et télécommunications (Minpostel), elle va être centrée sur la problématique de la réduction de la fracture numérique au Cameroun. Sont attendus à cet évènement, les décideurs politiques, les chefs d’entreprises, des experts des Technologies de l’information et de la communication (TIC), les opérateurs du secteur ainsi que des start-ups, pour ne citer que ceux-là.

En effet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), 90% des emplois dans le monde comportent déjà une composante numérique. Ce, avant la survenue de la pandémie à Coronavirus (Covid-19). S’il est vrai que la fracture numérique est importante entre les populations vivantes en zones urbaines et celles vivantes en zones rurales, elle l’est davantage entre les hommes et les femmes. Pour réduire cette fracture, le gouvernement camerounais à travers le ministère des Postes et télécommunications (Minpostel) a lancé depuis 2006, le Programme de mise en oeuvre sur l’ensemble du territoire national, des Télécentres communautaires polyvalents (TCP). Ils ont pour objectif d’offrir des services de la poste, des télécommunications, d’informatique et de l’audiovisuel aux communautés rurales.

Malgré les efforts consentis, l’initiative gouvernementale n’a pu récolter les fruits escomptés. Une situation qui a poussé Philémon Yang alors, Premier ministre, à prescrire au Minpostel, la commande d’audit comptable, financier et stratégique dudit programme afin d’en apprécier l’impact sur les communautés cibles ainsi que les perspectives en termes de rentabilisation et d’autonomisation de la gestion desdits télécentres communautaires polyvalents. Les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) ont également un grand rôle à jouer dans la réduction de cette fracture numérique existante. Raison pour laquelle une convention de partenariat entre le Minpostel et la Coopération allemande (GIZ) avait été signée à Yaoundé, le 28 novembre 2018. Celle-ci avait trait à la mise en oeuvre du projet « télécentre communautaire polyvalent » dans le cadre du Programme d’appui au développement communal (Pradec). Selon le gouvernement camerounais, la collaboration Minpostel-GIZ vise entre autres à expérimenter les nouvelles méthodes de gestion au sein des TCP, afin d’en faire de véritables pôles de développement économique locaux, de capitaliser toutes les activités menées dans les TCP pour une meilleure restructuration du projet, d’élaborer et mettre en oeuvre les initiatives et projets conjoints, de renforcer les capacités des acteurs du processus de revitalisation des télécentres et du déploiement du numérique dans les communes.

Outre le développement et l’optimisation des TCP, le Cameroun devrait, selon les experts, réussir à former 4030 jeunes des zones rurales notamment les filles au TIC sur la période allant de 2017 à 2020. Car, selon les statistiques de l’UIT, les femmes africaines sont pénalisées de 2/3 en termes de participation à la décision, 1/3 dans le domaine des contenus et des capacités et 1/10 en termes d’accès et d’accessibilité aux TIC. Pour le Minpostel, le principal défi en ce qui concerne l’inclusion numérique, consiste en la généralisation de l’usage des TIC pour toutes les composantes de la société grâce à la promotion de l’accès et de l’usage des TIC auprès des citoyens, particulièrement les femmes et les jeunes. A cela s’ajoute le renforcement des capacités des populations dans le domaine surtout dans les zones rurales, sans oublier le développement des compétences et usages numériques au sein des administrations, et l’extension de l’infrastructure des télécommunications et des TIC. A ce sujet, les statistiques du Minpostel indiquent que le Cameroun compte actuellement 177 TCP, 52 Points d’accès numérique (PAN) et 2 Centres agricoles numériques (CAN). Pour mener à bien ce projet, le pays compte sur ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. C’est dans ce sillage qu’en septembre 2020, il a obtenu de l’Allemagne 3 millions d’euros, soit 1,9 milliard de Fcfa dans le cadre du projet dénommé « Les communautés intelligentes du Cameroun ».

Pour atteindre la croissance de 6,4% dans le secteur du numérique à l’horizon 2029 telle que visée par la Stratégie nationale de développement (SND) 2020-2030, les experts pensent qu’il va falloir augmenter le taux de pénétration de l’internet de 35,6% à 80%, l’indice d’accès numérique de 0,16 à 0,4, et le taux de transfert des données de 3800 Mb/seconde, à 1,4 Tb/seconde. Aussi, la fracture numérique devra passer de 71,81% à 50%.

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