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La renationalisation sans bruit du PAD

L’année 2021 s’ouvre avec la nationalisation d’un autre segment des activités majeures du port de Douala. En effet, le Conseil d’administration du Port autonome de Douala (PAD) tenu le 22 décembre 2020 a autorisé cette société d’État à créer une régie dédiée au service de remorquage des navires. C’est la troisième régie dédiée créée au PAD après la Régie déléguée du terminal à conteneurs (RTC) du PAD en fin 2019 et la Régie déléguée du dragage du chenal du PAD, courant 2020.

La mission de la Régie déléguée de remorquage des navires consiste à tracter les navires à l’entrée ou à la sortie du port, à l’aide d’un ou de plusieurs remorqueurs, lorsque ceux ceci ne peuvent pas réaliser par eux-mêmes les opérations d’accostage ou quitter les quais. Avec la création de cette nouvelle régie, le PAD se prépare à reprendre à son propre compte, la gestion d’une activité concédée depuis plusieurs années à des entreprises étrangères. La nouvelle régie voit d’ailleurs le jour à l’issue d’un appel d’offres international lancé en juin 2020, et déclaré infructueux le 18 décembre 2020 au terme de négociations n’ayant pas connu un aboutissement heureux avec Boluda France. Cette filiale du groupe espagnol Boluda Corporacion Maritima avait jugé trop contraignantes, les conditions mises en place par le PAD, pour l’attribution du contrat de concession du service de remorquage au port de Douala (pratique des prix compétitifs, géographie du capital de la société à mettre en place, investissements, etc.). Outres ces conditions, les négociations ont principalement achoppé sur les investissements exigés par le PAD dans le cadre du contrat de concession.

S’agissant de la Régie déléguée du dragage du chenal du PAD, elle a pour mission la maîtrise et la réduction drastique des coûts de dragage, la réduction des coûts du passage, l’attractivité et la compétitivité dudit port. Le mode de gestion de cette activité était marqué par son externalisation, à travers la passation des marchés aux opérateurs privés, pour la plupart étrangers, à des coûts exorbitants et prohibitifs qui grevaient douloureusement la trésorerie du PAD. Sur les cinq dernières années, le coût moyen annuel des travaux du dragage se chiffre à 17,16 milliards de Fcfa. Selon les prévisions de la régie, le coût moyen annuel de l’ensemble des activités de dragage du port de Douala reviendra à environ 6,7 milliards de Fcfa sur les cinq prochaines années, ce qui induit un gain annuel de plus de 10 milliards de Fcfa.

Ses responsables ont été installés le 27 août 2020 mais c’est le 13 octobre 2020 que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute a inauguré officiellement les équipements acquis par le PAD dans le cadre de cette régie, pour un montant de plus de 45 milliards de Fcfa. Grâce à ces équipements, le PAD entend réaliser des économies substantielles, qui permettront en même temps de solidifier la trésorerie de l’entreprise. Pour ce qui est de la Régie du terminal à conteneurs (RTC) qui a remplacé Bollore-APM Terminals en fin d’année 2019, au terme d’un contrat de concession de 15 ans, l’extrait du rapport du Conseil d’administration sur les six premiers mois d’activité montre le progrès réalisé. « Malgré le contexte difficile qui a caractérisé la reprise de l’exploitation du terminal à conteneurs le 1er janvier 2020, la RTC a bien accompli sa mission, en fournissant aux usagers dudit terminal un service de qualité dans le respect des objectifs de performance et de résultats qui lui ont été fixés », souligne le Conseil d’administration du PAD au terme de sa session du 27 juillet 2020.

Cette renationalisation qui crée non seulement des milliers d’emplois aux nationaux, mais procur des revenus substantiels à l’Etat sous diverses formes, est l’oeuvre d’un patriote nommé Cyrus Ngo’o, le Directeur Général du PAD qui ne fait pas de bruit mais agit.

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