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La stratégie de substitution des importations en gestation

Les travaux ont été lancés le 19 mai 2021 par les ministres de l’Agriculture et de la Promotion des investissements.

Pour réduire sa dépendance envers l’extérieur sur le plan alimentaire, le Gabon élabore actuellement avec les acteurs de la filière agricole, « une stratégie de substitution des importations ». C’est elle qui devrait finalement permettre au pays de réaliser son ambitionne de réduire de 50%, ses importations à l’horizon 2025 et d’exporter des produits alimentaires notamment dans la sous-région Cemac. C’est dans cette optique que les travaux sur la stratégie de substitution des importations ont été lancés le 19 mai 2021 à l’Agence nationale de promotion des investissements (Anpi-Gabon), par le ministre en charge de la Promotion des investissements. « Cette stratégie est en appui de la bataille N°4 du Plan d’accélération de la transformation (PAT) de notre économie, notamment pour renforcer notre souveraineté alimentaire », a déclaré Carmen Ndaot. Les travaux animés avec la participation du ministre de l’Agriculture, réunissent dans le cadre du Haut conseil de l’investissement (HCI), les acteurs aussi bien du secteur public que du privé concernés par la filière alimentaire, afin de regarder les opportunités et contraintes de cette stratégie.

Pour le ministre de l’Agriculture, la substitution des importations par la production locale permettra la réduction du coût de l’alimentation, et contribuera même temps à l’accélération de l’industrialisation des secteurs prioritaires du pays ainsi que la création d’emplois directs et indirects dans les secteurs de l’agroalimentaire. « Les importations constituent aujourd’hui un cancer qui empêche l’économie locale de se développer », a-t-il indiqué. « C’est une concurrence économique entre les différents pays producteurs et ce que nous voulons aujourd’hui, c’est développer notre souveraineté alimentaire », a ajouté Biendi Maganga Moussavou. « Ce genre de rencontre nous donne l’occasion de renforcer la transversalité de l’action gouvernementale, puisque les sujets sont traités de manière collective, et de se rendre compte de ce qui existe comme efforts faits par le gouvernement pour les producteurs et par les producteurs en faveur de notre autonomie alimentaire », at- il poursuivi.

Les importations, un frein au développement de l’économie locale

C’est dans cette perspective que Ghislain Mboma, directeur général de l’Anpi-Gabon, chef de projet de la Task force sur la promotion des investissements privés et secrétaire permanent du HCI, a présenté l’état des lieux des secteurs visés par la stratégie. Laquelle découle de l’analyse de la balance commerciale ayant permis d’identifier les produits de consommation courante les plus importés. « L’idée est de faire face à ces produits étrangers qui nous empêchent d’avoir des emplois que nous méritons, d’avoir la création de richesse que nous méritons. Et c’est ça les objectifs du PAT sur cette bataille N°4 qui est de voir la production locale se substituer aux importations», a renchéri Biendi Maganga Moussavou. «Pourquoi continuer avec les produits qui viennent de l’extérieur alors que nous avons vu, avec la Covid-19, combien les pays producteurs de ces denrées ont été perturbés par les confinements ? Nous avons enregistré des hausses des cours de matières premières, des perturbations logistiques. Pourquoi continuer à être aussi dépendants, aussi fragilisés alors que nous pouvons nous-mêmes, en étant tous impliqués, faire en sorte de renforcer notre économie. C’est ça l’enjeu des discussions», a ajouté le ministre de l’Agriculture.

Dans le cadre du PAT, a-t-il signalé, l’enjeu est de réduire de 50%, les importations à l’horizon 2025 avec un premier plan de passage de 35% en 2023. Dans le cadre du déploiement de cette stratégie, a-t-il indiqué, il s’agira de produire 279.000 tonnes supplémentaires de manioc, 267.000 tonnes supplémentaires de bananes, 35.000 tonnes de volaille, poulets de chair, de transformer 21.000 tonnes de thon pour densifier la filière thonière, d’accroître les surfaces cultivées de 100.000 ha et de former 700 jeunes gabonais dans le cadre de la mise en oeuvre de ce programme.

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