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La tomate vendue à prix d’or

Le cageot de tomates qui coutait entre 1000 et 2500 Fcfa il y a deux mois, s’acquiert désormais entre 11.000 et 13.000 Fcfa du fait de la baisse de production due à la crise sanitaire.

« Mama c’est grave au marché ! Pour acheter la tomate maintenant, c’est le qui peut », s’exclame une ménagère dans un taxi de la ville de Yaoundé, le 28 septembre. En effet, le cageot de tomates qui coûtait entre 1000 et 2500 Fcfa il y a deux mois au plus fort de la crise sanitaire liée à la Covid-19, se vend désormais à partir de 11.000 Fcfa et à 13000 Fcfa dans certains marchés. De ce fait, cet aliment n’est plus à la portée de toutes les bourses. Pourtant, au mois d’août dernier, les vendeurs se baladaient dans les quartiers à bord des camionnettes pour écouler cette denrée à vil prix. Le prix du cageot était alors descendu jusqu’à 1000 Fcfa dans les grandes villes du Cameroun. Chacun accourait pour s’en approvisionner. Il y en a qui achetaient deux cageots voire même plus, soit pour revendre ou alors conserver au congélateur et consommer au fur et à mesure sans plus avoir le souci de se rendre au marché.

Il faut souligner qu’à cause de la fermeture des frontières due à la pandémie du Coronavirus, les cultivateurs ne savaient plus à quel saint se vouer. Impossible d’exporter leurs marchandises. Face à cette difficulté, ils ont été contraints de revoir les prix de leurs produits à la baisse. Pendant cette période, dans les marchés et même dans les quartiers, les fruits de 200 Fcfa pouvaient faire une sauce tomate d’au moins deux jours. L’on trouvait facilement 8 à 10 fruits à ce prix en fonction de la grosseur et environ cinq petits fruits à 50 Fcfa. « Dès que j’ai eu l’occasion, j’ai acheté deux cageots et j’ai gardé au frais. Car, on ne sait jamais. La situation peut basculer à tout moment », déclare Joséphine, femme au foyer. Elle ajoute que si elle avait encore de l’argent à ce moment-là, elle aurait acheté plus.

Ce samedi au marché de Soa, une banlieue de Yaoundé, Rose assise derrière son comptoir, somnole. Pas de clients en vue. Désormais, cinq tomates de calibre moyen coûtent 500 Fcfa. Les plus petites, soit 3 à 4 fruits à 100 Fcfa. « Il y a deux mois, je vendais le seau de cinq litres à 500 et 1000 Fcfa. Mais, du fait de la rareté du produit sur le marché, je le vends désormais à 3000 ou 3500 Fcfa », explique la vendeuse de tomates. Selon elle, cette hausse des prix est due aux prêts énormes contractés par les producteurs pour investir en début d’année sans pouvoir faire des bénéfices à cause de la fermeture des frontières instituée par le gouvernement pour protéger les populations contre la Covid-19. Sauf que n’ayant pas pu rembourser les prêts du fait des pertes sèches induites par la crise sanitaire, les jardiniers ont dû abandonner les champs. D’où la pénurie.

Dans les restaurants, les quantités de tomates dans les différents mets sont désormais réduites. « Je ne peux plus me permettre de mettre 5 cuillères de soupe dans un plat. Je préfère en mettre 3 ou 4 pour limiter mes pertes », confie Diane, tenancière d’un restaurant au marché de « Fougerole ». Situation pareille dans les ménages également où pour faire une sauce tomate, certaines femmes achètent un peu de tomates en fruits et ajoutent la tomate en sachet dans l’espoir d’avoir une quantité considérable de nourriture. « Avec cette situation, nous qui n’avons pas pu acheter en grande quantité quand c’était moins cher. Nous souffrons à présent et nous sommes obligé de jongler ainsi », explique Judith. « La dernière fois que j’étais au marché du Mfoundi, on vendait 5 tomates touchées à 500 Fcfa. J’ai préféré changer de menu », ajoute la dame.

Ceratins commerçants ont tout simplement jeté l’éponge. Mathieu responsable d’une boutique au quartier « Éleveur », ne vend plus la tomate. Il dit attendre que la situation s’améliore avant de recommencer à en vendre.

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