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L’Afrique a-t-elle inspiré Donald Trump ?

Donald Trump aurait-il contracté le virus de contestation qui caractérise les candidats malheureux aux élections présidentielles, notamment en Afrique ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative. Battu au dernier scrutin présidentiel tenu le 3 novembre 2020 dans son pays les Etats-Unis, le Républicain ne désarme pas et caresse toujours le rêve de rester à la Maison Blanche. A moins de deux semaines de l’investiture de Joe Biden, donné vainqueur avec un vote de 306 grands électeurs en sa faveur sur 538, l’homme d’affaire qui lorgnait un second mandat de quatre ans à la tête de la plus grande puissance économique du monde selon son Produit intérieur brut (PIB), continue de revendiquer sa victoire.

Le dernier fait en date est cet appel passé le 2 janvier dernier à Brad Raffensperger, l’élu républicain en charge des élections dans l’État de Géorgie. Dans l’enregistrement d’une heure obtenu par le prestigieux quotidien américain le « Washington Post » et publié dès le lendemain de l’entretien, on peut suivre Donald Trump faire pression sur le secrétaire d’Etat de Géorgie, afin que ce dernier change les résultats de la présidentielle dans son Etat. « Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé (…) Tout ce que je veux, c’est trouver 11.780 bulletins. Parce que nous avons gagné cet État (…) Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas : c’est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c’est un gros risque pour vous (…) Alors Brad, dites-moi ? Qu’est-ce que nous allons faire ? », a interrogé M. Trump. « Nous avons gagné l’élection et il est injuste de nous la retirer comme ça. Je pense que ce que vous devez dire, c’est que vous allez la réexaminer ; et vous pouvez la réexaminer, mais avec des gens qui veulent trouver des réponses, pas avec des gens qui ne cherchent pas à trouver des réponses », a entre autres ajouté le successeur de Barack Obama à l’endroit de son interlocuteur qui s’est montré imperturbable jusqu’au bout.

Deux mois après avoir été déclaré perdant, Donald Trump n’a donc toujours pas reconnu la victoire de son adversaire. Et visiblement, il ne le fera pas malgré la certification des résultats de cette présidentielle par la Congrès américain le 6 janvier dernier. Et on ne sait pas quel autre tentative désespérée il pourrait encore sortir d’ici le 20 janvier, date à laquelle il est appelé à débarrasser définitivement le plancher de la Maison Blanche. Surtout que certains partisans du président sortant sont même allés jusqu’à vouloir impliquer l’armée américaine dans ce conflit électoral. Une idée balayée du revers de la main par les dix anciens secrétaires d’État à la défense des États-Unis encore en vie, et qui ont demandé au président Trump de ne pas remettre en cause les résultats des élections. D’ailleurs, ces ex patrons du Pentagone ont prévenu que des efforts en vue d’impliquer les forces armées américaines dans la résolution de différends électoraux conduiraient dans un territoire dangereux, illégal et non constitutionnel.

Les agissements de Donald Trump qui ne cesse de porter des accusations de fraude contre Joe Biden, viennent ainsi discréditer les Etats-Unis, un pays pourtant considéré comme l’une des plus grandes démocraties au monde. Même en 2000 où l’on avait assisté pendant cinq semaines à une âpre bataille juridico-politique entre les deux candidats après l’élection, Al Gore avait reconnu sa défaite au lendemain du verdict de la Cour suprême qui avait finalement déclaré le démocrate Georges W. Bush vainqueur. Comme quoi, le mauvais exemple ne vient pas seulement de l’Afrique.

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